La gestion des archives des services relevant du Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat constitue un véritable casse-tête pour le service en charge de ces documents précieux. Dans cette affaire, la direction des finances et du matériel du département est de ne pas fournir d’efforts.
Si les archives, compte tenu de leur importance, doivent être conservées en des lieux qui conviennent, il est fort regrettable de constater que celles de la direction régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat et ceux de la Cellule d’Appui à la Décentralisation et à la Déconcentration (Cadd) sont dans un environnement fortement délabré.
LES COULOIRS COMME DÉPÔT DES ARCHIVES
Les conditions de préservation des archives de la direction régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat sont plus que déplorables.
La direction régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat du district de Bamako est logée dans un petit bâtiment dans l’enceinte de la mairie du district de Bamako. Le personnel de ce service de l’État travaille dans des conditions difficiles, tant les locaux sont exigus . « Comme vous le voyez, nous sommes cloîtrés dans de petites salles. Et nous ne sommes pas suffisamment dotés en matériels de travail. Mais malgré tout, c’est une question de défi pour satisfaire la population. C’est pourquoi nous nous débrouillons avec les moyens de bord pour honorer notre engagement. Depuis un certain temps, on cherche à quitter ici, mais jusqu’à présent pas de solution. Le personnel n’a pas de place, à plus forte raison les archives. Comme vous le voyez, à l’annexe, nous sommes obligés de déposer les archives dans les couloirs », nous a confié un responsable de la direction régionale de l’Urbanisme et de l’Habitat.
A l’annexe de ce service, les anciennes et les nouvelles archives de la “division permis de construire” sont déposées dans les couloirs, sans protection. Des archives de 2014 sont même visibles dans les couloirs.
Le drame dans cette affaire est qu’en cette saison de pluies, l’eau commence déjà à atteindre ces documents ultra importants.
Le projet baptisé « ville du Mali sans bidonvilles« , la cellule d’appui à la décentralisation et à la déconcentration sont tous les deux logés dans le même bâtiment, qui est dans un délabrement extrême, au bord de l’effondrement. Les toilettes du bureau du chef du projet « villes du Mali sans bidonvilles » sont à ciel ouvert, la toiture s’étant désagrégée depuis longtemps.
A cet état de délabrement des bâtiments s’ajoute l’insalubrité de la cour. Là, de petits dépôts d’immondices jonchent ça et là, si bien que l’on se croirait pas dans un lieu fréquenté par les hommes peu soucieux de leur santé.
Du coté de la Cellule d’Appui à la Décentralisation et à la Déconcentration (Cadd), la situation n’est pas meilleure. Là aussi les toilettes dégagent des odeurs nauséabondes signe d’une insalubrité avancée.
Un agent de la Cadd se plaint en ces termes : « Vous mêmes vous sentez. C’est ce que nous respirons tous les jours. Nous travaillons ici dans des conditions extrêmement difficiles. Malgré les multiples démarches auprès des autorités, on n’arrive pas à avoir les moyens pour renover ce bâtiment et réparer les toilettes. Chaque fois que nous avons de la visite d’une autorité, nous sommes obligés de parfumer ces toilettes« .
L’archiviste, M. Diakité, qui relève directement de la Direction des Finances et du Matériel (Dfm) du Ministère de l’urbanisme et de l’Habitat, nous a précisé ceci : « le premier problème qui me préoccupe surtout est que je n’ai même pas de chaise pour m’asseoir. Vous savez très bien qu’il n’est pas du tout facile de respirer parmi les archives. Dans ma salle d’archives, il y’a deux climatiseurs dont l’un en panne depuis longtemps. Le ventilateur aussi ne marche pas. Chaque fois que je signale l’absence de chaise pour m’asseoir, la panne d’un des deux climatiseurs ou du ventilateur, on m’a toujours dit de faire un « bon » et je l’ai toujours fait, mais ça n’aboutit à rien. En un mot, je ne trouve rien comme réponse.
Comme vous le voyez, il est extrêmement difficile d’utiliser nos toilettes qui sont délabrées. On ne sait même plus que faire. Ce qui m’étonne dans notre Dfm, chaque fois on me dit qu’il n’y a pas d’argent. Chaque année, j’ai droit à une nouvelle tenue d’archives. Mais cette année on ne veut pas me la donner en prétextant qu’il n’y a pas d’argent. Normalement, chaque trimestre, je dois avoir du lait, car j’ai du mal à respirer ici. Dans le temps, chaque trimestre, on me donnait 7 petites boites de lait. Il y a pratiquement deux ans qu’on ne me donne plus de lait. Il faut que mes chefs trouvent des solutions à ces différents problèmes qui nous empêchent de travailler comme il faut« .
Certainement que les employés et agents mettront à profit la rencontre qu’ils doivent avoir avec le Ministre cette semaine pour lui faire part de leurs difficultés et solliciter par la même occasion des solutions à leurs problèmes.
Rassemblés par Tougouna A. TRAORÉ
SOURCE: Nouvel Horizon