La Commission économique pour l’Afrique (CEA) s’évertue à devenir le groupe de réflexion de premier plan sur lequel l’Afrique peut compter pour relever certains de ses défis sociaux, économiques et environnementaux, déclare ce mercredi, la Secrétaire exécutive Vera Songwe.
Prenant la parole lors d’une réunion de représentants permanents africains basés à Addis-Abeba, Songwe indique que la plupart des pays africains sont confrontés à des problèmes similaires dans un contexte mondial de plus en plus difficile.
La collaboration entre la CEA et les États membres grâce à l’engagement et l’application pratique de recherches de qualité et de preuves issues de ses travaux, peut proposer des solutions pour accélérer la réalisation de l’Agendas 2063 et du programme de développement à l’horizon 2030.
«La CEA doit être votre rempart pour des conseils en matière de politiques. Et si nous n’avons pas les connaissances en interne, nous avons la capacité de vous apporter le meilleur du monde », dit-elle aux ambassadeurs. « Nous voulons être vos partenaires dans la construction d’une Afrique prospère».
En outre, la Secrétaire exécutive informe les ambassadeurs des nouvelles orientations stratégiques de la CEA, à savoir : élaboration des solutions de développement durable pour accélérer la diversification économique et l’industrialisation de l’Afrique, création des solutions novatrices pour financer des infrastructures viables, humaines, physiques et sociales pour une Afrique en transformation, etc.
Dans le cadre de son projet de réforme, elle envisage de créer un département en charge du secteur privé axé sur l’environnement des entreprises, l’énergie, les services d’infrastructures et le développement du secteur financier et des marchés financiers. En outre, les questions de pauvreté et d’inégalités ainsi que de gouvernance feront l’objet d’une attention particulière dans des sections spécialisées.
Vera Songwe précise que cette retraite est une occasion pour l’équipe de direction de la CEA d’écouter les représentants permanents, de renforcer les relations entre Addis-Abeba et les États membres et de veiller à ce que les priorités nationales et continentales soient alignées et cohérentes avec celles de l’UA.
«Cette retraite est la première du genre, mais nous espérons la renforcer pour garantir que la CEA apporte une valeur ajoutée à ses États membres et à l’UA».
Le Vice-Président de l’Union africaine, Son Excellence Kwesi Quartey, qui assiste à la réunion, se réjouit de l’organisation de l’évènement et déclare «que la discussion sur les voies de collaboration est utile et salutaire, et qu’une attention particulière doit être accordée à l’origine des États africains. La collaboration est un processus qui nécessite des discussions éclairées telles que la retraite des ambassadeurs, le renforcement des capacités, l’investissement et l’application de la science et de la technologie, l’éducation pour tous les garçons et toutes les filles, entre autres. Il est bon de savoir que nous participons ensemble à ce processus».
Vera Songwe fait remarquer que l’Accord de libre-échange continental africain (ZLECA) donne un élan au continent qui «révèle que nous, en tant que continent, dépassons les frontières et que nous devons travailler ensemble ». Elle annonce également aux ambassadeurs, un certain nombre de questions, notamment les réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui viennent de s’achever, auxquelles elle a pris part et qui portaient sur le financement du développement.
La retraite avait pour ordre du jour de discuter des voies à entreprendre pour améliorer les relations de travail entre les représentants permanents et la CEA. Pour briser la glace, un exposé sur l’examen des structures intergouvernementales a laissé place à des débats dans le but de recueillir les réactions des représentants permanents sur la manière dont la structure et les processus intergouvernementaux de la Commission peuvent être plus efficaces et mieux adaptés.
Les représentants permanents apprécient l’excellent travail accompli par la CEA, mais disent que davantage peut être fait pour améliorer la communication et la collaboration entre les ambassadeurs, la CEA et la Commission de l’Union africaine (CUA).
Les représentants permanents proposent un certain nombre d’actions comportant des responsabilités des deux côtés, qui contribueront à renforcer la collaboration et la coordination entre la CEA et la CUA, ainsi qu’avec leurs missions permanentes. Ils se félicitent de la possibilité de jouer un rôle actif dans l’exécution du mandat de la Commission et de promouvoir une CEA plus accessible, travaillant parallèlement avec les représentants permanents et leurs capitales respectives.
Il a été convenu d’organiser cette retraite annuellement au moins, afin de permettre à la CEA et aux représentants permanents de renforcer leur engagement, de favoriser une meilleure communication avec les Groupes africains à New York, Bruxelles et Genève en particulier, et de tirer parti du rôle des représentants permanents à défendre l’impact du travail effectué par la CEA, au siège des Nations Unies et dans le monde.
Pathé TOURE
Lejecom