Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) a prêté serment pour son dernier quinquennat devant la Cour suprême le 4 septembre au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Pour une cérémonie d’envergure nationale, la majorité de la presse malienne s’est vu refuser l’accès à cause de leur ligne éditoriale.
La démocratie malienne reste une démocratie de façade après vingt-sept années d’existence. Après les arrestations arbitraires, la répression des marches pacifiques, des menaces contre les journalistes, un autre fait remarquable vient confirmer immaturité de la démocratie malienne sous IBK. Il s’agit de l’élaboration d’une liste sélective d’organes de presse pour la couverture médiatique de la cérémonie de prestation de serment du président de la République. Moins d’une trentaine d’organes de presse, en enlevant les “Facebook-man”, ont été sélectionnées et accréditées pour la couverture médiatique de l’événement.
Rassemblement dans la division
Visage serré, avec l’air d’un président rigoureux et rassembleur, IBK a fait part de son désir de rassembler les Maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur. “Je serai le président de tous les Maliens ! De toutes les Maliennes et de tous les Maliens, de toutes les régions et de la diaspora. De tous ceux qui m’ont apporté leurs suffrages. De tous ceux qui ont fait d’autres choix. De tous ceux qui ne se sont pas exprimés lors de l’élection présidentielle”, a promis IBK. Avant d’ajouter ceci : “A un moment où notre pays fait face à de nombreux défis politiques, économiques, sociaux, en ces temps remplis d’incertitudes et de doute mais aussi d’espoir, l’unité de la nation n’est plus une option. Elle est une priorité, une urgence même. Elle est le ciment par lequel nous réussirons à élever les murs de la maison Mali, notre maison commune. C’est pourquoi, je vous appelle, tous, en ce moment solennel, à nous regarder les uns les autres comme les frères et sœurs que nous sommes, comme les fils colorés, divers et multiples de ce beau tapis appelé Mali. A nous regarder comme un peuple. Un seul peuple. Un même peuple”.
Si le président de la République affirme sa volonté de rassemblement, ses collaborateurs semblent faire la part des choses entre les alliés et les autres. En témoigne la couverture médiatique de la cérémonie de prestation de serment. Sur plus de 100 organes de presse, rien qu’à Bamako seulement, seulement moins d’une trentaine ont été sélectionnés. Pis encore les “Facebook-man”, dont les pages sont dédiées à la promotion du président et de son gouvernement, ont été privilégiés au détriment des organes de presse. Avec de telle attitude, tout porte-à-croire que le jeu est déjà fait : les alliés et les autres.
Y. C
L’Indicateur du Renouveau