Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Depuis hier, plusieurs promoteurs d’écoles privées interpellés par la BIJ

Togola Jacqueline ministre éducation base

Ce sont, en effet, un informaticien en service à la direction de l’enseignement technique et professionnel et plusieurs promoteurs d’écoles privées qui sont entendus, depuis hier, à la Brigade d’investigation judiciaire (BIJ) sur leur rôle présumé dans l’élaboration de fausses décisions de mise à disposition des élèves de l’Etat aux structures privées d’enseignement technique. Sur la base de ces vraies fausses décisions, ils se partageaient des centaines de millions FCFA avec des cadres véreux de l’Education.

 

Après les arrestations opérées le mois dernier, suite à la vente des sujets du DEF et du bac 2014, les enquêtes diligentées dans le but de démanteler le réseau qui avait fait de cette activité son gagne-pain, se sont poursuivies avec l’interpellation, hier, de plusieurs promoteurs d’écoles privées par la BIJ. Ceux-ci l’ont été en même temps qu’un informaticien en service à la direction de l’enseignement technique et professionnel. Ils doivent tous répondre devant le juge notamment du délit de faux et usage de faux et corruption, cela dans la mesure où leur méthode consistait à élaborer de fausses décisions qui mettent des élèves du public au compte des écoles privées. Pour ensuite se partager les frais que l’Etat paye à ces écoles.

 

Par exemple, si l’Etat décidait d’envoyer cent de ses élèves dans une structure privée, des cadres du ministère de l’Education augmentaient de manière illégale ce nombre en y ajoutant des noms fictifs dont ils partageaient ensuite les frais de scolarité avec leurs complices promoteurs d’écoles privées. Quand on sait que chaque élève de l’enseignement secondaire envoyé dans une école privée coûte à l’Etat 120 000 FCFA,   cela fait une fortune pour ces cadres et promoteurs d’écoles indélicats, surtout que ce sont quelque 60 pour cent des élèves admis au DEF qui sont orientés vers le privé, faute de place dans le public.

 

Avant l’arrivée aux affaires de l’actuelle ministre de l’Education, Mme Togola Jacqueline Marie Nana, ce chiffre était de 68 pour cent. C’est ainsi que chaque année, les subventions que l’Etat verse aux écoles privées varient entre 20 et 25 milliards FCFA.

 

A cause de la fraude multiforme qui gangrène notre système éducatif, une bonne partie de ce montant partait (part) illégalement dans les poches de certains cadres véreux de l’Education qui gonflaient le nombre d’élèves pour récupérer ensuite leurs rétro commissions auprès des promoteurs d’écoles privées, leurs complices dans la besogne. Voilà un système de vol qui sévit depuis bien longtemps et qui a permis à plusieurs hauts responsables de l’Education de se construire des châteaux. Quant à leurs complices promoteurs d’écoles privées, le même système véreux a permis à plusieurs d’entre eux de s’enrichir de manière scandaleuse et de faire pousser de nouvelles écoles et classes comme des champignons. Raison pour laquelle, malgré la misère de notre école, certains la considèrent comme une véritable mine d’or. Et pour cause.

 

C’est contre cette mafia que les nouvelles autorités de l’Education ont décidé de lutter. D’où ces interpellations qui vont s’étendre prochainement à l’enseignement secondaire, autre haut lieu gangréné par la fraude et la corruption. C’est dire que le nettoyage des écuries d’Augias ne fait que commencer.

 

Mamadou FOFANA

SOURCE: L’Indépendant

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance