Le centre international de conférence de Bamako abrite depuis hier, mercredi 10 septembre, le dialogue régional de protections et des solutions dans le cadre des déplacements forcés dans le sahel. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre de 2 jours a été présidée par le ministre de la solidarité et de l’action humanitaire, Hamadoun Konaté en présence de la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations-Unies, et coordinatrice de l’action humanitaire résidente au MALI, Mbaranga Gasarabwe, du maire de la commune III Mamadou Kouyaté et d’autres personnalités.
Selon le ministre Hamadoun Konaté, le déplacement forcé des populations qui concerne tant l’intérieur que l’extérieur des Etats a contribué à l’émergence de cette catégorie nouvelle de populations chassées de leur zone de résidence habituelle. Le nombre de populations touchées est estimé à plus d’un million trois cent mille personnes. Pour le ministre Konaté, l’escalade des agressions contre les communautés dans les zones frontalières entraine des déplacements massifs avec un impact sur la quasi-totalité de la population. Les jeunes, les femmes et les enfants sont dans ce contexte, particulièrement touchés.
La situation des réfugiés de longue durée dans les 5 pays du sahel, les mouvements secondaires et mixtes vers l’Afrique du Nord et l’Europe, selon le ministre de l’action humanitaire, s’ajoutent à la complexité de l’environnement de protection et de la recherche de solutions durables. » Même si la situation a été atténuée par le sens de l’hospitalité légendaire des peuples du sahel, le soutien de la communauté internationale et la collaboration entre les pays du sahel, aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de s’atteler aux causes profondes du déplacement forcé à savoir les attaques terroristes, les conflits internationaux, les catastrophes naturelles, entrainant l’insécurité alimentaire, l’absence de services sociaux de base, entre autres « a-t-il ajouté.
Les principaux défis de protection qui s’actualisent autour des thèmes sur lesquels les experts venus des pays du sahel, le Système des Nations, de la société civile, des ONG internationales, se pencheront durant le dialogue régional sont notamment liées aux questions de l’accès humanitaire et la coordination civilo-militaire, l’accès à l’asile dans le cadre des déplacements massifs de réfugiés, des mouvements mixtes et de la protection dans le cadre du plan d’action des Nations-Unies pour la prévention de l’extrémisme violent et l’accès aux documents d’état-civil, d’identité et de la nationalité.
Selon le ministre Hamadoun Konaté, il est nécessaire de renforcer les échanges et le partenariat dans le cadre du dialogue régional pour atténuer le coût humain vertigineux du déplacement involontaire mais aussi son coût financier exorbitant, en se reposant sur les moyens de protection et de solutions aux conflits qui poussent les populations à fuir. Pour l’orateur, le dialogue de protection et de solution dans le cadre du déplacement forcé au sahel prendra en compte les préoccupations légitimes de sécurité nationale des Etats et la nécessité d’assurer un équilibre entre la sécurité et les droits humains.
Ramata S KEITA
Source: l’Indépendant