2018 avance à grands pas. Pour ce faire, il faudra, dès à présent, chercher à mettre toutes les chances de son côté.
Et l’une des méthodes qui semblent mieux s’y prêter, c’est de vouloir « acheter le silence » de certains « dérangeurs publics », en l’occurrence, Mylmo N-Sahel et Master Soumi avec des distinctions dont vient récemment de leur faire « honneur », l’actuel Gouvernement. Des médailles qui, au fond, ne visent qu’à torpiller leur engagement intellectuel et idéologique au profit d’une nation agonisante, et parvenir ainsi à les annexer au bénéfice d’un régime indécrottablement médiocre.
Le pouvoir en place, a manifestement eu peur après avoir été secoué par les diatribes à succès, de ces deux rappeurs qui, visiblement, n’ont pas leur langue dans leur poche. Ces jeunes artistes ne sont guère passés par le dos de la cuillère pour cracher leurs dures vérités contre le régime IBK pour ses innombrables forfaits. Si Mylmo N-Sahel, dans son single « Yabé 2012 », affirme que le Président IBK a su bien se cacher derrière la religion pour mieux asseoir son escroquerie politique, Master Soumi, dira sans détours, dans son sigle « Hakilidjigui », qu’aucune des nombreuses promesses faites par IBK, n’a été jusqu’ici tenue.
Pour le maître du « Galedou système », le Président IBK a littéralement agi aux antipodes de tout ce que les maliens attendaient de lui : l’honneur promis au peuple, s’est vu lésé de la plus stupéfiante des manières ; la justice et la stabilité promises, ont plutôt fait place aux pires formes de brigandage politico-institutionnel; l’implacable croisade annoncée contre la corruption et le népotisme, s’est amplement transformée en mirage, car, ayant plutôt donné lieu à une incroyable succession de scandales et une forte immersion de la famille dans la gestion du patrimoine de l’Etat ; la respectabilité de l’Etat et l’intégrité territoriale, comme promises avec instance, par le candidat d’hier, se sont aujourd’hui soldées par une amputation systématique de notre souveraineté et un projet scissionniste (Accord d’Alger) ; la concession aux assassins d’hier (ex-rebelles et autres terroristes), de privilèges pharaoniques, au mépris total de la justice du peuple et au grand dam du droit international ; les 200.000 (deux cents mille) emplois promis aux jeunes pour une lutte sans merci contre le chômage, n’étaient autres qu’une grotesque fanfaronnade du Président IBK, ce qui a fini par contraindre une jeunesse de plus en plus désemparée, à la criminalité de grand chemin et au péril de l’immigration, etc.
Les dures vérités de Mylmo sur l’inconsistance d’un régime mal inspiré
Quant à Mylmo N-Sahel, lui, ne passera pas par quatre chemins pour vitupérer les caractéristiques puériles d’une bourgeoisie capricieuse et périmée dont le Président IBK n’a rien trouvé de mieux à nous servir depuis son accession au pouvoir. Pour Mohamed Soumbounou, de son vrai nom, l’instrumentalisation de la religion, notamment, l’islam, a été pour IBK, un tremplin pour arnaquer la conscience populaire malienne en se servant des appareils de l’Etat pour mieux assouvir son appétence politique.
En choisissant un homme comme IBK, à la tête du pays, les maliens ont ainsi commis l’une des plus humiliantes erreurs de leur vie de nation en marquant sèchement contre leur propre camp. La crise socio-économique actuelle dans laquelle nous a plongés, une gouvernance pusillanime et dolosive, n’a finalement fait que contraindre le malien aux pires formes de vénalités et oisivetés. Chaque jour, les espoirs ne font que s’estomper et l’horizon, dans un élan d’assombrissement accru, n’offre plus aucune lueur aux populations. L’imposture du Président IBK fut découverte dans toute son horreur, dès l’instant où les maliens ont vu émerger au sein d’un régime, une race d’individus « affamés » qui n’ont d’yeux que pour les prébendes. Les tares d’hier, longtemps décriées hier, ont, aujourd’hui, pris une dimension aigue.
Aucune politique du Gouvernement n’a jusque-là véritablement pris en compte, les vraies aspirations du bas peuple. Tandis qu’IBK ne se préoccupe que de son tapis rouge, ses airs bourgeois quasiment obsessionnels. Un Président qui, dans une posture aussi ridicule que réactionnaire, ne cherche, chaque fois, qu’à mystifier le pouvoir au point de vouloir en faire, un patrimoine propre. Pour l’ex-étudiant du Conservatoire Balla Fasséké Kouyaté, les maliens se sont amplement foutu le doigt dans l’œil en se laissant aisément endoctriner par celui-ci-là même qui finira par leur démontrer qu’il n’a, en définitive, de considération que pour sa petite et unique personne.
En revanche, Mylmo N-Sahel et Master Soumi, en opposant ouvertement leur véto à l’actuel projet de révision constitutionnelle en participant activement aux différentes marches de protestations organisées par la société civile (ce qui a valu des menaces de mort à Master Soumi), viennent ainsi de prouver au Gouvernement, qu’il est encore loin de réussir à les mettre dans son sac. Un projet foncièrement combinard et, à la longue, sacrificiel pour l’avenir institutionnel de toute une nation. Un texte polémogène et profondément diviseur, qui ne sert, en réalité, que ceux qui l’ont initié en leur assurant la perpétuité au pouvoir, au détriment d’un peuple à la souveraineté quasiment réduite à sa plus simple expression.
Dilika Touré
Source: La Sirène