Après trois jours de débats riches et constructifs, le séminaire d’échange d’expériences en matière de décentralisation en Afrique, organisé par la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), la MINUSMA, la coopération suisse et la coopération allemande, a pris fin vendredi dernier à l’hôtel El-Farouk.
La cérémonie de clôture a eu lieu en présence du ministre des Collectivités territoriales, Alassane Ag Hamed Moussa, du chef de MISAHEL, Pierre Buyoya et du représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies pour le Mali, Koen Davidse.
L’objectif de ce séminaire était d’offrir à nos autorités chargées de la gestion des Collectivités territoriales, un cadre de partage d’information sur les expériences africaines susceptibles de leur permettre d’approfondir leurs connaissances en matière de décentralisation. A l’issue des travaux, les participants ont compris que la décentralisation est la principale option, voire le passage obligé pour rétablir la paix, la sécurité du territoire, le vivre ensemble et la réconciliation des cœurs. Au cours de leurs travaux, ils ont abordé plusieurs thèmes comme les compétences et les moyens des Collectivités territoriales, la représentation de l’Etat central sur le territoire national, et particulièrement dans les Collectivités décentralisées, ainsi que le rôle des acteurs non-étatiques dans la gouvernance locale. Après d’intenses débats et réflexions, les participants ont formulé plusieurs recommandations telles que le renforcement de la coopération entre les collectivités, l’élargissement de la coopération décentralisée.
Le chef de la MISAHEL a fait part de sa satisfaction quant à l’atteinte des objectifs fixés. «Au cours des débats, les participants sont allés au cœur des questions en rapport avec la gestion locale dans sa globalité: les questions de gestion financière, de ressources humaines, naturelles, de la participation citoyenne et de la coopération inter collectivités. Nous avons compris qu’il n’y a pas de modèle de décentralisation, il y a plutôt des modèles, car il faut tenir compte de l’histoire de chaque pays, de sa culture, de sa taille et de ses ressources», a déclaré Pierre Buyoya, avant d’ajouter que la décentralisation est une problématique complexe, à la base de laquelle il doit se trouver d’abord une vision politique, ensuite une volonté politique de mettre en œuvre cette vision et enfin un cadre institutionnel clair.
M. Buyoya a chaleureusement remercié le ministre des Collectivités territoriales pour son implication dans l’organisation de ce séminaire, les partenaires, experts, modérateurs et tous les participants pour l’intérêt qu’ils ont porté à ce débat. Il a dit compter sur l’apport des partenaires pour approfondir cette problématique de la décentralisation qui est capitale si l’on veut le développement, la démocratie et la stabilisation de nos pays.
Le représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies pour le Mali a, dans son intervention, fait remarquer que la décentralisation des affaires publiques a pour objectif la satisfaction des droits fondamentaux des populations à travers la réalisation des services sociaux de base. Selon Koen Davidse, il faut une plus grande responsabilisation des Collectivités territoriales dans tous les domaines. Il a aussi rappelé que l’Accord pour la paix et la réconciliation s’inscrit pleinement dans cette optique de gouvernance participative avec une forte implication des populations locales.
Quant au ministre des Collectivités territoriales, il a remercié la MISAHEL pour cette belle initiative dont les résultats pourront contribuer positivement à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Selon Alassane Ag Hamed Moussa, ce séminaire de partage d’expériences sur la décentralisation en Afrique a atteint ses objectifs. A cet égard, il a adressé une motion particulière aux experts, anciens ministres, élus locaux et députés qui ont bien voulu venir partager avec eux leurs riches et pertinentes expériences. Par ailleurs, le ministre a partagé avec les participants les points d’attention qui valent pour tous les pays africains sur la voie de la décentralisation. Ces points constituent, selon lui, le dénominateur commun pour assurer un bon fonctionnement des Collectivités territoriales. Il citera, entre autres, le respect de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire, la libre administration des Collectivités territoriales, des spécificités locales dans la réorganisation territoriale, la gestion démocratique et transparente des Collectivités territoriales, la subsidiarité, la progressivité et la concomitance dans le transfert des compétences et des ressources. Enfin, Alassane Ag Hamed Moussa a asuré que le gouvernement a pris acte des recommandations pertinentes formulées pour renforcer les Collectivités territoriales. Il faut rappeler que ce séminaire a été financé en grande partie par la coopération suisse.
M. S.
Source: Essor