En prélude à l’élaboration de son budget 2022, la mairie du District de Bamako a organisé, le jeudi 14 octobre 2021, un débat public sur le processus en vue de la prise en compte des préoccupations des acteurs et de la population. Cet exercice vise à se conformer à l’article 245 du code des collectivités stipulant : « Le budget est préparé dans un cadre participatif par l’ordonnateur et soumis au vote de l’organe délibérant de la Collectivité. »
L’exercice était présidé par la 1ere adjointe au maire du District de Bamako, Mme CAMARA Fadimata TRAORE entourée pour la circonstance des responsables de services de la mairie ainsi que des élus communaux. Ils avaient en face des représentants de la société civile (transporteurs, commerçants, entrepreneurs) ; des habitants du District de Bamako, etc.
L’objectif de cet exercice conformément au code des collectivités est de soumettre le projet de budget aux acteurs du développement et à la population. La finalité est de prendre en compte l’aspiration de ceux-ci dans le budget.
Souhaitant la bienvenue, la 1ere adjointe au maire du District de Bamako a indiqué que le projet du budget 2022 de la mairie est équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 63 882 725 771 F CFA, contre une prévision de 78 533 683 090 F CFA en 2021, soit une diminution de 14 650 957 316 F CFA.
Cette diminution, explique-t-elle, est la conséquence de la crise sociopolitique du pays et de la Covid-19.
Outre ces deux facteurs, elle a également regretté la faible mobilisation des ressources financières. Les taxes et autres redevances de la mairie ne sont pas correctement payées par des usagers et des habitants de la ville de Bamako.
De plus, il y a le non-paiement des équipements marchands de la mairie par les occupants. Ces factures impayées ont été évaluées en 2019 à plus de 300 millions de FCFA. Sur ce montant, la marie n’a pu recouvrer qu’une dizaine de millions FCFA.
Malgré ces difficultés, Mme CAMARA Fadimata TRAORE a souligné que la mairie se mobilise pour accomplir sa mission avant de dévoiler les chapitres auxquels le budget sera dédié.
« Sachant que le défi du développement sera difficile à relever sans réalisation d’infrastructures structurantes, une part importante du présent budget sera consacrée à la réalisation d’infrastructures dans les domaines ci-après : la réalisation d’équipements marchands, l’assainissement, l’aménagement et l’embellissement urbain, la mobilité urbaine, la santé et l’hygiène publique, la lutte contre l’insécurité routière», a-t-elle précisé.
Aussi, elle a souligné que la mairie a élaboré un plan d’apurement de ses dettes de plus de 2 milliards de FCFA en vue de rétablir la confiance des partenaires.
Au cours du débat, un accent particulier a été mis sur la mobilité urbaine et l’assainissement de la capitale qui demeurent des préoccupations majeures pour les habitants.
Sur la question de l’assainissement, Oumar KONATE, l’un des responsables de la voirie du District, a précisé d’abord que le contrat accordé à Ozone a été imposé en son temps à conseil du district de Bamako. «
Ce n’est pas un projet de la mairie. C’est un projet du gouvernement », a déclaré M. KONATE.
Plus de 5 ans après sa signature, pour un montant annuel de 9 milliards FCFA, il regrette que Bamako soit toujours sale. Sans situer les responsabilités, il affirme que ce contrat connaît des difficultés depuis les premiers mois de son exécution.
« Ozone Mali a commencé à baisser d’intensité. Les rues qui étaient balayées fréquemment ne le sont plus. Les ordures n’étaient plus enlevées devant les domiciles comme prévu. Et les dépôts de transit de déchets sont laissés pour compte », a rappelé M. KONATE.
Aussi, il indique que l’État n’est pas non plus un bon client qui n’arrive à payer les factures impayées d’Ozone Mali qui s’élèvent à 30 milliards.
Les problèmes de la construction du Marché Rose dont la pose de 1re pierre a été effectuée par l’ancien président Ibrahim Boubacar KEITA ; la prolifération des jeux de hasard aux Halles de Bamako ; l’absence de station d’épuration des déchets solides de Bamako ont été, entre autres, sujets évoqués.
« Il est prévu de construire deux stations d’épuration des déchets solides en vue de réduire ce problème », a répondu à la 1ere adjointe.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin