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De l’accord d’Alger 2006 à l’accord d’Alger 2015 : IBK, de pourfendeur à humble demandeur

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« L’histoire rattrape IBK », selon l’Aube. Le 4 juillet 2006, alors que le président Amadou Toumani Touré obtenait la signature d’un accord à Alger (Accord d’Alger pour la Restauration de la Paix, de la Sécurité et du développement dans la région de Kidal) pour apaiser le pays, dans son septentrion, le président de l’Assemblée nationale de l’époque, et  farouche opposant, Ibrahim Boubacar Kéita brandissait l’arme de la contestation et de la dénonciation du nouvel accord de paix : « … on apaise le peuple, on le trompe en affirmant la fidélité aux principes fondamentaux de la République. C’est trop facile, mais le contenu du document édifie, dès l’abord sur les abandons et la démission. Les mots sont aussi têtus que les faits. On dit que la parole s’envole, mais l’écrit reste. Chacun sait donc à quoi s’en tenir. Tous les principes sacro-saints d’égalité, de justice et de solidarité sont malmenés », écrivait le président du RPM dans une déclaration du Bureau Politique National de ce parti du 12 juillet 2006, signée par lui et rendue publique. Le responsable politique est parvenu à ses fins en obtenant une forte réclamation du peuple malien, qui l’a plébiscité en juillet et Aout 2013. C’est ce pourfendeur de l’accord d’Alger du 4 juillet 2006, qui par l’ironie du sort ou de l’histoire, se retrouve aujourd’hui à la barre de l’interpellation de l’histoire, même s’il refuse de s’assumer comme tel. « Je ne suis pas à la barre… », dit il à qui ose lui demander des comptes. Cependant depuis près de 10 mois que la visite du Premier ministre à Kidal est passée (17 mai 2014), le président IBK court derrière un accord à l’Algérienne, à l’instar de son prédécesseur ATT, pour que la poudre se taise définitivement. Tout aura été mis en œuvre, et tout le monde aura été démarché, du président mauritanien (et de l’union africaine à l’époque) au président de la Cedeao pour obtenir le cessez-le-feu du 23 mai, après le cessez-le-feu unilatéral du 21 mai.

Au moment où l’Etat malien déploie des efforts gigantesques pour obtenir des parties au conflit, la signature du projet d’accord du 25 février 2015, le président IBK est dans la posture d’un responsable fortement interpellé par l’histoire.

IBK hérite de la solution

Selon l’adage, « nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes ». A son élection à l’allure d’un plébiscite, IBK a certes hérité de la rébellion, mais également de sa solution dans l’accord de Ouagadougou, préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix du 18 juin 2013.

Solution au problème, l’accord de Ouaga sauvegardait l’essentiel en respectant la constitution, l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale, la forme républicaine et laïque de l’Etat. Ce qui a fait dire à son négociateur Tiebilé Dramé, lors du débat politique du jeudi dernier à la radio Kledu, que les lignes rouges évoquées à Alger ressemblaient à une porte déjà ouverte, qu’on essaie de défoncer. Nul n’ignore le blocage du dialogue politique et le choix de la guerre, qu’avait voulu IBK, en refusant de négocier. De la polémique sur le dialogue qu’on lui « imposait » et le refus de laisser les rebelles se hisser à son niveau, ou de dialoguer sans déposer les armes, jusqu’à la visite de Mara, IBK aura perdu assez de temps. Puis cette visite hasardeuse qui change tout : et les rapports de forces sur le terrain et l’option d’IBK de la guerre, et la souveraineté du Mali sur Kidal, la crédibilité du Mali sur le plan international.   Non satisfait de la célérité du processus de négociation, IBK sollicitera à la fois l’Algérie et le Maroc, pour sceller un accord dont le gouvernement n’avait pas dégagé les contours. Ce qui a amené certains observateurs à relever ce fait qu’ils voyaient pour la première fois dans l’histoire, que les représentants d’un Etat se présentent à la négociation sans avoir rien préparé, comme mouture d’un pré accord. Et le comble, que le président IBK laisse le soin au Président Bouteflika d’amender comme il l’entendait, le projet de feuille de route. Rappelons-nous toutefois qu’en 2006, IBK leader de l’opposition déclarait d’un air de reproche : « Comment est-on passé de la gestion d’une mutinerie à une négociation sous l’égide d’un pays ami et frère, certes, mais nullement concerné par une affaire relevant exclusivement de la compétence militaire du Mali ? En tous les cas, c’est, médusés et incrédules que les Maliens ont pris connaissance de ce qui est appelé de façon grandiloquente «Accord d’Alger pour la Restauration de la Paix, de la Sécurité et du Développement dans la Région de Kidal».     Comme si cette dénonciation ne suffisait pas, le président du RPM, IBK déniait à l’accord d’Alger du 4 juillet 2006, toute garantie pour la sauvegarde de la paix dans le nord de notre pays. Il appelait ses concitoyens, à se désolidariser de cet accord : « le Bureau Politique National du Rassemblement Pour le Mali, au nom de l’ensemble de ses cadres et militants ne saurait apporter sa caution à un tel document. Le Bureau Politique National du Rassemblement Pour le Mali en appelle à la vigilance de tous les patriotes, démocrates véritables et sincères, de notre pays, pour dénoncer et se désolidariser d’un «Accord» qui n’est d’aucune manière une garantie pour la sauvegarde de la paix dans le nord de notre pays ». La roue de l’histoire est implacable.

   B . Daou 

source :  Le Républicain

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