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Daesh : une attaque de trop en Egypte ?

Les islamistes djihadistes de l’Etat islamique (Daesh) auront donc décidé de faire du Ramadan un mois sanglant. Après une journée meurtrière sur trois continents à la fois, attentat en Isère, attaque à la mitraillette en Tunisie et explosion au Koweït contre une mosquée chiite, les terroristes ont poursuivi avec une attaque de grande envergure dans le Sinaï, faisant douter de la capacité du général Al-Sissi et de l’armée égyptienne à faire régner le calme pour permettre un retour au tourisme de l’époque de Moubarak. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de ces attaques.

soldat militaire armee egypteinne

Daesh désigne ses priorités

France, Tunisie, Koweït puis Egypte pour finir … pour le moment puisque ni le ramadan, ni les attaques de l’Etat islamiques ne sont finies et serait bien prétentieux celui qui prétendrait que ce sont les dernières.
L’Etat islamique a décidé de marquer un grand coup mais surtout de bien préciser quelles sont ces priorités. Si les Etats-Unis sont toujours un ennemi prioritaire de tout islamiste qui se respecte, et ce malgré la complaisance du président Barack Obama envers l’Iran et les Frères musulmans, nombre d’experts affirment que la France est passée devant l’oncle Sam en tant que cible prioritaire de Daesh. Engagée au Mali comme en Irak, soutien des rebelles en Syrie, et leader d’une conception laïque qui s’attaque aux signes religieux dans l’enseignement voire dans les espaces publics pour certains, et donc qui s’attaque aux signes musulmans ostentatoires, colonialistes, prosélytes et arrogants, la France a été désignée comme l’ennemi. L’attentat dans une usine en Isère en fut une confirmation. Il signalait aux autorités que ni la loi Valls ni les dernières arrestations anti-djihadistes n’avaient entamé la détermination et surtout les capacités des affiliés – idéologiques ou organiques – avec l’Etat islamique. Forme de nouveau symbole de l’Occident ou de la laïcité, la France connaît une menace plus forte encore que d’autres pays européens, qui ne sont pourtant pas épargnés.
L’attentat au Koweït perpétré le même jour a pour sa part pris à partie l’ennemi chiite. C’est en effet dans une mosquée chiite qu’il a été commis, désignant les chiites comme de mauvais musulmans, des traîtres, des hérétiques qui ne seront pas épargnés.
L’attentat en Tunisie est sans doute le plus marquant : il manifeste que les pays arabes sunnites non soumis à l’Etat islamique ou à l’islam radical sont une cible tout autant que les Etats occidentaux. Certes, ce sont essentiellement des touristes occidentaux, pour la plupart britanniques, qui ont été assassinés, mais la Tunisie n’est pas la seule à les accueillir. En interdisant les salafistes, en s’opposant aux islamistes à la turque d’Ennhada, en cherchant à promouvoir le tourisme occidental et donc ce faisant s’ouvrant au monde de la dépravation représenté par l’Occident, la Tunisie est également une cible prioritaire.
L’Egypte enfin a elle aussi été pris pour cible. L’objectif y est également très clair. Il ne s’agit pas seulement de toucher l’armée égyptienne, mais de déstabiliser la plus grande armée d’un pays d’occupation arabe, non islamique au sens strict et qui là encore fait la course aux islamistes, notamment aux Frères musulmans et au Hamas de Gaza, dont il et prouvé qu’ils ont soutenu les attaques du 1er juillet, en logistique et dans leur préparation, selon des informations révélées par de hauts gradés israéliens.

Daesh : nouveau front ou bord du gouffre ?

Si on en croit les dernières déclarations de l’historien et ancien journaliste Alexandre Adler, l’islamisme, et pas seulement Daesh, serait en chute libre. Les attaques de par le monde selon lui, ne serait que les dernières démonstrations d’un groupe, ou d’une idéologie en perte de vitesse, qui n’a plus que le terrorisme auquel s’accrocher. S’il est difficile de suivre Adler qui semble avoir pris de l’âge, compte tenu de la capacité de l’EI à mobiliser de par le monde, à attaque en plusieurs lieux à la fois, et surtout à progresser vers l’ouest en Syrie et vers l’est en Irak, où ils forment un véritable Etat, on peut légitimement se poser la question de savoir si l’attaque en Egypte n’a pas été celle de trop. Confrontée à une armée organisée et forte, à la motivation de Sissi et muni de quelques centaines d’hommes à peine dans le Sinaï selon certaines sources, peut-être un peu plus, l’Etat islamique est-il bien capable de mener un front de plus en Egypte? Est-il bien capable de harceler durablement l’armée égyptienne et n’a-t-il pas réveillé progressivement en Occident une volonté de passer la vitesse supérieure. Les voix se multiplient en tout cas dans ce sens pour ce faire.
Reste toutefois que la zone de repli de l’Etat islamique, la Syrie, lui sert de base de progression et de renforcement. C’est bien pourquoi certains recommandent que la coalition en guerre contre l’EI en Irak ajoute la Syrie à ses objectifs, et non pas seulement via des bombardements aériens mais aussi avec des troupes au sol. Chose que refuse encore radicalement le président américain, déterminant pour tous les autres. Le même président qui en se retirant d’Irak de façon précoce, a permis la situation actuelle. Un pacifisme militant qui conduit aux plus grandes catastrophes guerrières et meurtrières de ces dernières années si ce n’est plus.
Un président qui compte en réalité non pas sur la puissance et la force armée et politique américaines pour régler les choses, mais sur une autre puissance régionale, avec qui il tente de passer un accord coûte que coûte en ce moment à Vienne. La politique du pire menée par Barack Obama n’a pour autre conséquence qu’un renforcement des groupes terroristes dans un premier temps, avant de confier les clés à des Etats terroristes dans un second temps pour mieux les gérer. Une logique non seulement de pyroman mais qui plus est qui ne prend pas en compte que le terrorisme et les milices ne sont qu’une arme, un moyen au service de ces Etats, comme l’illustre la guerre au Yémen par exemple.
Source: citizenkane.fr
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