L’hôtel Colombus de Bamako a servi de cadre, le samedi 14 mai 2016, à la cérémonie de présentation du troisième livre de l’écrivain et juriste malien Boubacar Ba. Intitulé « Crises de gouvernance, justice transitionnelle et paix durable au Mali », le livre offre un plateau de pistes à explorer aux acteurs politiques maliens, aux organisations de la société civiles et aux universitaires pour une meilleure conduite de la justice transitionnelle au Mali, à travers un exercice interrogatoire sur ses forces et ses faiblesses. Ainsi pour faire avancer le débat autour de la question en vue du règlement définitif de la crise de gouvernance récurrente au Mali, l’auteur s’est montré rigoureux et méthodique dans son travail intellectuel. Le livre de 188 pages retrace l’évolution du processus de la justice transitionnelle au Mali de l’indépendance à nos jours et contribue, à travers l’analyse de son auteur, à la recherche des solutions pour les reformes essentielles en matière de gouvernance et de justice transitionnelle après la crise de 2012.
Pour célébrer le travail abattu par Boubacar Ba, les amoureux de l’écriture ont massivement fait le déplacement à l’hôtel Colombus de Bamako dans la matinée du samedi 14 mai 2016. Parmi eux, on pouvait noter la présence d’Ali Nouhoum Diallo, Dr Badié Hima du National Democratic Institute (NDI), de l’universitaire Ousmane Oumarou Sidibé, de l’écrivaine Mme Niaré Fatoumata Kéïta et des ressortissants de Korientzé. Dans son discours de présentation du livre au public, l’auteur a d’abord tenu à partager les motifs qui l’ont poussé à se prêter à un tel exercice. « Même si le chantier de la justice transitionnelle sous le prisme des acteurs et des stratégies nationales au Mali est ouvert, il reste encore à approfondir la question. Je pense humblement qu’il appartient aux acteurs maliens (Etat, organisations de la société civile, universitaires et chercheurs) de faciliter ce processus et de créer une synergie des vues et des actions. Très franchement, en tant qu’acteur de la société civile, ayant seulement travaillé quelques années sur le terrain, mon regard reste encore parcellaire. Je ne remets nullement en cause les visions et stratégies développées par les acteurs externes et partenaires internationaux, mais plutôt je souhaite voir se développer une expertise nationale sur la compréhension des décennies de crises ayant engendré l’effondrement de l’Etat et provoqué des menaces hybrides (questions sécuritaires complexes, terrorisme, radicalisme et extrémisme violents, coordination des synergies et des actions régionales et sous régionales », a expliqué Boubacar Ba. A l’en croire, ce livre vise à renforcer les capacités de propositions des mécanismes nouveaux (Commissions vérité, justice pénale internationale, justice nationale ou mécanismes traditionnels) qui semblent incapables de produire directement de l’efficacité réparatrice ou restauratrice sur le terrain. Ainsi pour faire avancer le processus de justice transitionnelle au Mali, Boubacar Ba soulève une série de questions qui appellent à une poursuite de réflexions pouvant aider les acteurs politiques maliens à trouver des formules adaptées à la réalité malienne : Que nous enseignent les processus de justice transitionnelle en termes d’impact sur la gouvernance, le développement d’un pays ? Qu’est-ce que la justice transitionnelle peut apporter dans la recherche de solutions durables à l’apaisement de la crise, à l’accès des victimes à la justice et la réconciliation des Maliens ? Comment caractériser la justice transitionnelle en termes d’interactions avec les sphères publiques, de la société civile, des légitimités traditionnelles et des acteurs internationaux. Youssouf Z.
Source: Lerepublicain
