A l’issue d’une réunion la semaine dernière avec les séparatistes, le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et patron de la Minusma a déclaré qu’il n’y aura pas de prolongation des négociations entre le gouvernement et les groupes rebelles.
De retour de Kidal où se tenait le mardi 17 mars 2015 une réunion avec les groupes rebelles du nord du Mali, le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu et chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) Mongi Hamdi a dit qu’il n’y aura pas de prolongation des négociations : «Les négociations sont terminées et aucune modification ne sera apportée à l’accord», a-t-il souligné. Au cours de ladite réunion, les séparatistes avaient exprimé leur refus de parapher «dans l’état actuel» le document issu du 5ème round des pourparlers d’Alger. Ils avaient sollicité la prolongation des négociations avec le gouvernement malien «dans un terrain neutre» en excluant les mouvements de la plateforme.
Aucun changement dans le texte
Le but de ces groupes est de permettre la reconnaissance de l’«Azawad comme une entité politique, historique, géographique et juridique». La médiation internationale, qui a supervisé les pourparlers d’Alger, a indiqué dans communiqué qu’il n’y aura aucun changement dans le texte de l’accord paraphé à Alger par le gouvernement malien et la plateforme des mouvements d’auto-défense. Sans exclure l’examen de certaines observations faites par ces groupes rebelles, la médiation internationale envisage la possibilité de revoir le fonctionnement et le financement de la zone de développement économique prévue pour les régions septentrionales du Mali. Présent lors de la réunion de Kidal, le Haut représentant de l’Union africaine (Ua) pour le Mali et le Sahel, l’ancien président burundais Pierre Buyoya a invité les ces groupes à parapher l’accord d’Alger.
Dans un entretien à Radio France internationale (Rfi), Pierre Buyoya a été clair : «Je comprends que tout le monde ne signe pas en même temps, cela est arrivé dans d’autres négociations. La raison qui a été avancée, c’était pouvoir expliquer à la base de ces mouvements. C’est une raison aussi qu’on peut comprendre», a reconnu le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel. Il a aussi présenté l’intérêt de cet accord pour les populations du nord du Mali: «Ce que je voudrais dire aux populations qui sont représentées par les mouvements de la Coordination, est que cet accord est un bon accord pour eux aussi, qu’il faut le voir dans sa globalité. Il contient les questions d’identité, amis aussi les questions de représentation politique au niveau local, au niveau central, les questions de sécurité, de développement, de justice, de réconciliation», a ajouté Pierre Buyoya.
Menace de sanctions
L‘ ancien président burundais a conclu son propos en exprimant sa ferme conviction : «Je crois que dans l’ensemble, cet accord apporte beaucoup de choses aux populations du nord», a précisé Pierre Buyoya. L’accord d’Alger prévoit l’intégrité du territoire national malien et promeut le renforcement des capacités des collectivités locales sur la base d’une conférence d’entente nationale à venir. Les séparatistes ont cependant exprimé leur «réelle volonté d’aboutir le plus tôt possible à la signature d’un Accord de paix». En conditionnant leur signature du document à la prise en compte de leurs revendications, ils disent ne pas vouloir «remettre en cause l’architecture du document paraphé à Alger».
Le gouvernement malien ne s’est pas montré favorable à participer à de nouvelles discussions. La pression de la communauté internationale est grande sur la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). Coordination qui comprend plusieurs mouvements rebelles dont le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla). Cette Coordination – qui, après consultation de sa base, a rejeté l’accord de paix préliminaire proposé le 1er mars 2015 à Alger en brandissant le fait que le texte ne touche pas les racines du conflit – pourrait subir des poursuites et des sanctions en cours de préparation aux Nations-Unies.
Sécuriser le site de l’accident
Par ailleurs, un hélicoptère d’attaque apache de la Minusama a effectué un atterrissage d’urgence le 17 mars dernier à environ 42 km au nord de Gao, au nord du Mali. Les deux membres de l’équipage sont morts dans cet accident survenu pendant un exercice que conduisait le contingent néerlandais de la Minusma dans cette zone. Déployée sur le site, une équipe médicale n’a pu sauver les membres de l’équipage de cet hélicoptère. Le représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu Mongi Hamdi a présenté ses condoléance au gouvernement neerlandais et aux familles des soldats morts dans cet accident. La Minusma aussi déployé des équipes pour sécuriser le site. Des enquêteurs spécialités de la Minusma et des Pays bas devaient se rendre sur les lieux.
Edmond Kamguia K.