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CRIEUR, LE MÉTIER QUI PERMET À BAMÉMO, MARIÉ À DEUX FEMMES, DE NOURRIR SA FAMILLE

Crier, crier, et crier lorsque son artiste chante. C’est le métier de Bourama Coulibaly dit Bamémo, fidèle accompagnateur de l’artiste balafoniste malien Mahamadou Démbélé dit Dabara. Portrait.

« Il n’y a pas de sot métier, mais il n’y a que des sottes gens ». L’histoire de Bamémo illustre parfaitement cet adage. Chef d’une famille de huit personnes, Bourama Coulibaly n’a pas deux jobs. Il est crieur et ne vit que de ce travail et vit à Bamako avec ses deux femmes et ses six enfants. Il a débuté sa carrière de crieur en 2002, une année après avoir rencontré Mahamadou Dembélé Dabara. A l’époque, Bamémo était déjà dans le domaine de la musique. Il était dans la troupe de Fatoumata Diarra ou il s’occupait du M’Boussoubala, un instrument de musique traditionnel.  « Dabara venait d’arriver à Bamako. Il avait souvent besoin des matériels pour animer. Je lui louais à moindre cout les matériels de notre troupe.  Depuis j’ai aimé sa façon de travailler et j’ai rejoint son groupe », se rappelle-t-il.

Sur scène, il ne se lasse jamais. Il tire sa force de son idole. « Plus Dabara chante, je me motive », dit-il souriant. Dabara ne preste jamais sans lui. Il l’accompagne partout à travers le monde. Toujours droit dans ses bottes, Bamémo tient son rôle. Débordant d’énergie, il passe plus de trois heures sur scène à crier. Comédien, il égaye le public et souvent, lance des piques à son artiste. « Ils sont formidables sur scène surtout lorsqu’ils jouent à la comédie », reconnait un fan de Dabara habitant à Somasso.

A 46 ans, le plus âgé de la troupe de Dabara demeure le plus actif. Taille fine, du haut de ses 1m75, Bamémo donne l’impression d’être encore dans la trentaine. Toujours bien rasé comme pour empêcher les quelques barbiches blanches apparaitre. « Je ne bois pas d’alcool. Je ne fume ni de cigarette encore moins d’autres stupéfiants. Mon secret, c’est le sport et une bonne hygiène alimentaire », révèle-t-il. Originaire de San, le crieur a sillonné le continent grâce à son métier. De Dakar à Tunis, en passant par Abidjan, Lomé, Conakry et meme le Maroc ; Bamemo draine des fans partout où il passe. Au Mali, il a déjà été dans toutes les régions. En plus, il a déjà séjourné aux Etats-Unis ou il a conquis de milliers de fans.

« Je continue à recevoir des appels et des messages de soutien de certains fans résidants aux Etats Unis. Certains m’envoie aussi des sous pour m’encourager », se vante-t-il, reconnaissant envers ses nombreux soutiens à travers le continent qui, selon lui, le motive à persévérer dans son art. « C’est un fidèle compagnon. Je l’aime bien et je suis fier de lui. Je voyage rarement sans lui », dit son mentor, Dabara.

Son avenir, il le voit toujours aux côtés de Dabara. « C’est une passion pour moi de travailler avec lui. Notre relation a dépassé le cadre professionnel. Il est de ma famille. C’est une icône pour moi et j’aimerais lui rester fidèle durant toute ma carrière », promet-il.

 

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