Dans son procès général, l’ancien riche homme d’affaires de 55 ans avait été condamné à 18 ans de prison en 2016 pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.
Dans une affaire inédite pour la juridiction, Bemba a été condamné par la CPI en 2017 à un an de prison et 300.000 euros d’amende pour subornation de témoins dans le cadre de son procès.
Témoins corrompus
Bemba avait été reconnu coupable d’avoir corrompu 14 témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages.
L’ex-chef de guerre, ses avocats Aimé Kilolo et Jean-Jacques Mangenda, ainsi que le député du parti MLC, Fidèle Babala, et le témoin de la défense, Narcisse Arido, avaient versé de l’argent et donné des cadeaux à des témoins ou leur avaient promis une installation en Europe en échange d’un faux témoignage devant la CPI.
D’une affaire annexe, cette condamnation pour subornation de témoins s’est révélée être une véritable épine dans le pied pour le Congolais, qui nourrit encore de grandes ambitions politiques.
Il avait déposé sa candidature à la présidentielle début août après un retour triomphal à Kinshasa à la suite de son acquittement en appel par la CPI.
Prêt à s’effacer?
Bemba avait été investi par son parti, le MLC, comme candidat à l’élection du 23 décembre, qui doit désigner le successeur du président Joseph Kabila. Le second mandat de ce dernier aurait dû s’achever en décembre 2016 et il n’avait pas le droit de se représenter.
Le 4 septembre, la Cour constitutionnelle a définitivement invalidé la candidature de Bemba, confirmant une décision de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique paru lundi, Jean-Pierre Bemba s’est déclaré prêt à soutenir un candidat unique de l’opposition.
“Si les élections se déroulent dans le respect des conditions mentionnées, et si l’opposition s’unit derrière un candidat, alors oui, je pourrais faire abstraction de ma personne. Je soutiendrai quelqu’un et je le ferai gagner”, a-t-il déclaré.
Celui qui passait pour l’un des favoris à la succession de Kabila, au pouvoir depuis 2001, a cependant dénoncé une “parodie d’élection”, estimant que Kabila choisissait les opposants devant concourir contre son candidat.