Il n’est, pour le moment, pas question de fermer les lieux de culte. Mais, hier à la Primature, les leaders religieux ont été invités au respect des consignes et à proposer le plus tôt possible des mesures concrètes pour protéger les fidèles dans les lieux de culte
À ce jour, aucun cas positif de coronavirus n’a été enregistré sur notre territoire. Nos voisins comptent cependant des personnes atteintes par ce virus qui se propage à une vitesse inquiétante sur le continent.
Notre pays a renforcé, en conséquence, son dispositif sanitaire et des mesures restrictives sont en vigueur depuis hier. Mais une chose est de prendre des mesures et une autre est de les faire accepter par les populations. Surtout quand les restrictions touchent des milieux aussi sensibles que celui de la religion. D’où l’intérêt de cette concertation entre le Premier ministre, les représentants des faîtières des organisations religieuses (musulmanes, catholiques et protestantes), ainsi que ceux des familles fondatrices de Bamako et des associations de la société civile.
Ces derniers ont été largement briefés sur les mesures prises par les autorités, mardi dernier à l’issue de la session extraordinaire du Conseil supérieur de la défense nationale sur la pandémie du coronavirus. Comme il fallait s’y attendre, les religieux se sont félicités de la décision du gouvernement, puisque toutes les confessions tiennent compte du bien-être physique, émotionnel et spirituel des individus et des sociétés.
Pour autant, faudrait-il fermer ou non les lieux de culte pour éviter les regroupements de personnes ?
La question demeure. Les participants ont juste convenu de la mise en place d’une commission pour se pencher sur cette question et les autres détails. Les membres de cette commission vont réfléchir avec les experts du ministère de la Santé et des Affaires sociales pour «arriver à des conclusions qui engagent tout le monde», a confié le secrétaire général du Haut conseil islamique du Mali, Mamadou Diamoutani qui rassure déjà que les religieux n’hésiteront pas à prendre toutes les décisions qu’il faudra.
Et au délégué général de l’Église évangélique protestante au Mali, Révérend Nouh Infa Yattara de préciser : «Pour le moment, le principe retenu est de laisser les lieux de culte ouverts, mais de les ouvrir intelligemment». Autrement dit, a-t-il expliqué, ceux qui ne pourraient pas faire respecter la consigne de 50 fidèles, doivent demander conseils aux services techniques de la santé. Du reste, l’Église évangélique protestante au Mali a été également réceptive au message du Premier ministre. Face à cette maladie «démoniaque», le Révérend et ses condisciples entendent s’investir pour «aider les uns et les autres à changer de comportements, afin de sauver leur propre vie et celle des autres».
Les leaders religieux et coutumiers, qui se sont engagés à respecter et à faire respecter les mesures préventives, ont fait des bénédictions pour que notre pays soit épargné par ce fléau.
Issa Dembélé
Source: Journal L’Essor-Mali