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Coup d’Etat : Réactions contrastées de la classe politique

Bamako, 21 août (AMAP) Le coup d’Etat perpétré, mardi dernier, contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta suscite la réaction de plusieurs organisations sociopolitiques du Mali.

Dans un communiqué daté du 19 août, la Convergence des forces républicaines (CFR) dit avoir appris avec une grande inquiétude la volonté de « certains officiers » de l’Armée malienne de perpétrer un coup d’Etat, « en organisant une démission sous contrainte du président de la République démocratiquement élu du Mali ».

La CFR a donc vigoureusement condamné ce coup d’Etat, rappelant qu’il est « contraire à la Constitution et aux valeurs qui fondent la République du Mali ». Aussi, l’organisation dénonce-t-elle « l’arrestation et la séquestration » de plusieurs personnalités dont l’ancien président de la République.

« La CFR dénonce également la démission forcée du président de la République au cours de cette séquestration et évoque de plein droit sa nullité pour vice de consentement », énonce la CFR dans son communiqué, avant de réclamer la libération immédiate et sans conditions de l’ex-chef de l’Etat, ainsi que celle de tous les officiels privés de leur liberté.

La Convergence demande l’implication de la communauté internationale, avec pour chef de file la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), pour le retour à la légalité constitutionnelle.

La CFR « invite l’ensemble des forces vives de la nation à s’impliquer pour un dénouement heureux de la crise sociopolitique par le dialogue et la concertation qui font la grandeur de notre peuple ».

Dans un communiqué publié le 18 août, l’Allinace pour la démocratie au Mali-Parti africain pouyr la solidarité et la justice (Adema-PASJ) a exprimé aussi sa très vive préoccupation face au nouveau tournant de la crise sociopolitique au pays marqué par un coup d’Etat militaire. L’Adema-PASJ, « respectueux de l’état de droit et de la forme républicaine de l’Etat, condamne avec fermeté cette violation flagrante de la Constitution du 25 février 1992 et les engagements communautaires du Mali ».

Aussi, le parti de l’Abeille exige-t-il le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et exhorte l’institution militaire à demeurer résolument au service des autorités civiles démocratiquement élues. Pour l’Adema-PASJ, la seule voie de sortie de crise est et reste le dialogue et la concertation entre acteurs.

Par ailleurs, l’Adema-PASJ « exige l’arrêt immédiat des actes de vandalisme et la libération sans délai de toutes les personnalités civiles et militaires arrêtées ».

La grille de lecture sur les mêmes événements est bien différente du côté d’un acteur majeur de la crise sociopolitique, le Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Dans une déclaration rendue publique le 19 de ce mois, le M5-RFP se félicite de la « démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta des fonctions de président de la République », de la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement intervenues le mardi 18 août 2020.

Le M5-RFP prend acte de l’engagement d’ouvrir une transition politique civile contenu dans la déclaration du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), dont « l’intervention a parachevé la lutte du peuple malien pour obtenir la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime ».

« Le M5-RFP salue l’engagement héroïque du peuple du Mali de l’intérieur et de la Diaspora, de toutes les forces sociales et politiques ainsi que des femmes, des jeunes et de son autorité morale l’Imam Mahmoud Dicko », ajoute le mouvement qui exige « des poursuites judiciaires contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises contre les manifestants aux mains nues à Sikasso, Kayes et Bamako ».

Le M5-RFP indique qu’il œuvre à l’abandon de toutes les actions contre les responsables syndicaux de la police et des transporteurs, et réitère sa demande de libération immédiate de Soumaïla Cissé, le chef de file de l’opposition, enlevé en mars dernier alors qu’il battait campagne dans la circonscription de Niafunké (Nord) pour les élection législatives.

« Le M5-RFP demeure profondément attaché à la démocratie comme mode de dévolution et d’exercice du pouvoir. Il entreprendra toutes les initiatives pour que notre pays puisse amorcer une véritable refondation de son système politique et de gouvernance, à travers « l’ouverture d’une Transition républicaine et l’élaboration d’une feuille de route dont le contenu sera convenu avec le CNSP et toutes les forces vives du pays », poursuit le mouvement.

Il appelle la Cedeao, l’Union africaine et la Communauté internationale, dans son ensemble, « à mieux appréhender la situation au Mali en dehors des questions de sanctions et à soutenir le peuple malien dans sa quête de paix, de réconciliation nationale, de démocratie véritable et de mieux-vivre ».

Pour rendre hommage au peuple malien pour sa lutte héroïque, le M5-RFP tient un «rassemblement patriotique» vendredi sur la Place de l’Indépendance à Bamako.

MS/MD (AMAP)

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