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Coup d’Etat au Niger : des sanctions qui étouffent et inquiètent la population

A Niamey, la population, diversement touchée selon les catégories sociales, tend à minimiser dans son ensemble l’effet des sanctions. Mais l’inquiétude pointe sur le versement des salaires fin septembre en l’absence de liquidités, et la non-disponibilité de l’aide pour les ONG qui tirent la sonnette d’alarme.

«Les sanctions, ça nous a rendus plus forts. On est prêts à labourer la terre avec nos mains s’il le faut pour ne plus dépendre de l’extérieur.» Barbiche grisonnante, sandales et tête haute sous son calot finement brodé, Ibrahim Abdoulaye n’est pas un militant souverainiste. Juste un commerçant nigérien piqué dans son orgueil. Son pays, parmi les plus pauvres du monde, a été lourdement sanctionné par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) quatre jours après le coup d’Etat du 26 juillet.

L’homme marne au pied du pont Kennedy de Niamey où des montagnes de courges ovales jaune-vert colorent la rive sud du fleuve Niger. Il représente l’association des vendeurs de ces «aliments très bons pour les carences en vitamines et pas chers», convoyés par pirogues motorisées. Et un mois et demi après la fermeture des frontières terrestres, son commerce n’est «pas du tout affecté par les sanctions». Sa vie personnelle non plus, prétend-il.

Des stocks de marchandises et d’aliments pas renouvelés

L’inflation ? «Je vis bien.» Les coupures cycliques de courant consécutives à la suspension de la fourniture d’électricité par la société nigériane qui délivrait jusque-là 70% de l’énergie distribuée au Niger ? «J’ai grandi dans un village sans électricité. On est pauvres, on est habitués. Ils n’ont qu’à couper pour cent ans s’ils veulent.» Quant à savoir s’il casse parfois l’embargo – il se susurre qu’une partie des courges débarquées viendraient du Nigeria – Ibrahim Abdoulaye croise les mains : «Ça, c’était avant, en cas de rupture, mais depuis des années, elles sont produites en abondance au Niger.»

liberation

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