Pour exercer davantage de terreurs sur les populations qui vaquaient tranquillement à leurs occupations, ce jeudi matin 14 septembre 2023, à Tombouctou, malgré l’opération coup de poing engagée par les forces de l’ordre contre celles du mal, trois obus ont été tirés en direction du camp des FAMas de la Citée de 333 saints, nourris par des tirs d’armes lourdes et légères.
La question qui trouble les esprits rationnels à Bamako est : pourquoi tirer des roquettes sur une ville qu’on assiège hermétiquement (terre, air, mer) depuis plus d’un mois ? Comment les forces de l’ordre engagent une opération coup de poing, anti djihadiste, dans une ville à la merci de JNIM depuis plus d’un mois ?
Ce même jeudi 14 septembre, des activistes connus très proches des séparatistes ont relayé l’information selon laquelle, «les Forces armées de l’Azawad» avaient détruit un second avion des FAMA à Almoustarat/Tangara. À l’appui du buzz, ils ont même monté une vidéo qui montre un avion au ciel, mais pas un crash. Pour comprendre la supercherie CMAtique il suffit de se poser la question simple : qui contrôle Bourem et Almoustrat ? Pourquoi la CMA n’a diffusé des images comme celles que JNIM prétend être un avion malien qu’il a abattu le 8 septembre et que ce n’est qu’aujourd’hui qu’il est en mesure de montrer ces images ? Comme dit l’autre, il faut éteindre les smartphones et allumer les cerveaux.
Suite à l’opération de salubrité publique lancée ce jeudi par les FAMas contre les cellules terroristes dormant dans la Cité des 333 saints, des esprits diaboliques ont relayé que les forces maliennes se sont pris aux peaux blanches, perquisitions abusivement dans leurs maisons et boutiques et ont laissé les populations noires saccagées, vandalisées et volées leurs biens… C’est comme ça que les séparatistes ont procédé en 2012, en opposant blancs et noirs, nordistes et sudistes.
Les premiers à opposer et à exposer les différentes communautés du Nord sont les groupes armés, en particulier la CMA et sa composante raciste du MNLA. Nos communautés, nos villages et nos villes ont assez souffert de cette division artificielle pour ne pas tomber dans ce piège et les initiatives locales sont heureusement nombreuses depuis quelque temps.
Éteignons les téléphones et allumons nos cerveaux. Ils ne sont pas les seuls capables de mentir, nous diviser, nous opposer les uns aux autres. Mais, il y a la vertu en chaque chose. Les réseaux sociaux ne sont pas qu’un lieu de désinformation, c’est aussi un lieu pour mieux informer, rassurer et contribuer à l’apaisement des populations. Dans le cas de Bourem, réfléchissons un peu : comment celui qui a pris la fuite de peur d’être bombardé par les avions du Mali peut-il donner un bilan exact ? Comment celui-là peut-il décemment prétendre posséder une DCA capable de descendre chaque deux jours des avions devant lesquels il a détalé comme un lapin du désert ce mardi à Bourem devant Dieu et les hommes ?
Une simple cogitation permettrait à tout le monde de comprendre que les terroristes et leurs alliés séparatistes font beaucoup plus de ‘’Ouolofo baro’’ que de la «communication en temps de guerre» qui a aussi ses règles. Quand ils affirment qu’on a massacré 97 soldats maliens en une matinée, on fait un ‘’yabé’’ car cela s’appelle un crime de guerre passible de la Cour pénale internationale, tout comme l’attaque de sang-froid d’un bateau transportant des civils, le Tombouctou. La bonne conscience devrait demander à la CMA où elle a enterré les corps des 97 soldats qu’elle dit avoir massacrés à Bourem ? Parce qu’après la fuite de ses combattants, les populations sont pourtant sorties et n’ont rien vu de tel. Pourquoi elle ne trouve pas les corps des 97 soldats ?
Ce qui est encore plus criminel que le mensonge relayé par des esprits revanchards croyant faire mal à la Transition alors qu’ils font mal au pays, c’est l’enfumage des jeunes et des enfants d’autrui par les responsables de la CMA pour les envoyer à la mort alors qu’eux-mêmes ont laissé leurs enfants au sud dans des villas cocues et à l’abri du besoin. Depuis 2012, beaucoup de hauts-cadres de la CMA sont devenus du jour au lendemain riche, même très riches, roulant dans des voitures de luxe et habitant dans des belles maisons…
Éteignons nos téléphones, et allumons nos cerveaux. Où était la force de la CMA quand une partie du territoire dont elle réclame le contrôle, notamment Ménaka était martyrisée, pillée et détruite par Daech ?
Éteignons nos téléphones, et allumons nos cerveaux. Observons ceux qui relayent de façon massive la communication des rebelles. Alors nous comprendrons qui fait cette communication. Tout en vous disant que le relayeur le fait par intérêt. Un objectif, voir tomber ce pays. Les médias occidentaux (pour éviter de valoriser les FAMA ou d’étaler l’échec des terroristes et leurs alliés de la CMA à Bourem) ont préféré titré plutôt « les ex-rebelles revendiquent la prise d’une ville clé », « les ex-rebelles se préparent à la reprise des hostilités».
PAR MODIBO KONE
Info Matin