Les dernières prévisions du département américain de l’agriculture (USDA) annonçaient le Mali en seconde position derrière le Burkina Faso, lors de la campagne 2017/2018 du coton en Afrique. Le Mali vient de changer la donne en prenant au Burkina Faso la place de leader en production de coton sur le continent Africain.
D’après l’USDA, pendant que le Burkina-Faso enregistrera un stock en hausse de 9,2 % à 1,42 millions de tonnes affirmant ainsi son leadership, le Mali verra son volume croître de 11,8 % à 1,37 millions de tonnes. Une prévision qui s’est réalisée en sens inverse.
Le Mali a réalisé une très bonne récolte de coton sur la saison 2017/18, dépassant les 700.000 tonnes. Il redevient ainsi le premier pays producteur d’Afrique devant le Burkina Faso, selon Tiniougo Sangaré, secrétaire exécutif de l’interprofession du coton, dans un entretien avec l’AFP au salon de l’Agriculture. Cette information a été confirmée, lundi 26 février 2018, par le ministre de la Jeunesse, Amadou Koita, porte parole du gouvernement malien sur RFI. Il était l’invité de Juan Gomez dans son émission « Appels sur l’actualité ».
Il y a environ six ans, le Mali accroît progressivement son rendement derrière le Burkina Faso. Pour la campagne 2017/2018, les efforts ont payé. Il passe ainsi d’un volume de 645 000 tonnes de production de coton pour la saison 2016/2017 avec une hausse de 25,7 % par rapport à la saison précédente (513 000 tonnes en 2015/2016) à plus de 700 000 tonnes en la présente saison. A la fin de la saison en cours, le Mali compte engranger 725 000 tonnes de coton graine, selon les prévisions de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), qui expose des échantillons de fleurs et de fibre de coton au salon.
Ils sont trois millions de producteurs de coton au Mali. Ils participent à hauteur de 20 % au capital des quatre filiales de production de la société cotonnière CMDT, aux côtés de la CMDT Holding (détenue à 99,49 % par l’Etat malien et à 0,51 % par le groupe français Geocoton).
Le Mali exploite 700.000 hectares de coton au total. La production s’accroît depuis les six dernières années en raison de la fixation d’un prix aux producteurs « incitatif », et de leur approvisionnement en engrais et produits phytosanitaires ainsi qu’en chaux agricole pour corriger l’acidité des sols dans certaines régions.
Dommage qu’une information aussi capitale pour l’économie malienne ait été annoncée en dehors du pays, même si c’est au Salon international de l’agriculture qui se tient à Paris.
Aminata Traoré
Les Echos