Depuis l’élection en fanfare d’Ibrahim Boubacar KEITA à la Présidence de la République en 2013, il ne s’est pas passé une année sans qu’un scandale financier n’éclabousse son mandat. Trois mois après son investiture, notre pays a été humilié par le FMI à cause de l’achat douteux, semble-t-il, de l’avion de commandement du Mali et de matériels militaires dont on a dit qu’ils ont été largement surfacturés. Puis ce fut l’affaire des engrais frelatés qui impliquerait directement le ministre Bocary TRETA et Bakary TOGOLA, ancien Président de l’APCAM.
Aujourd’hui, c’est le PARENA qui donne de la voix en affirmant, chiffres à l’appui, que les 1000 tracteurs récemment mis à la disposition d’agriculteurs maliens ont été largement surfacturés.
Jusqu’au moment où nous publions ces lignes, le Gouvernement n’a pas démenti les graves accusations du parti de Tiébilé DRAME.
IBK aurait-t-il les mains liées ou l’aurait-on embarqué dans un système qui le dépasse ?
Il n’y a pas de fumée sans feu, dit le dicton. A force d’être régulièrement accusés de corruption, IBK et ses gouvernements successifs laissent les Maliens perplexes.
Une chose est sûre, il y a eu de grosses malversations autour de l’achat des matériels militaires si l’on s’en tient à la suspension pendant quelques mois de la coopération entre le FMI et le Mali.
Des ministres ont été remerciés sans qu’on sache quel rôle ils ont joué dans cette affaire qui a déshonoré tous les Maliens.
Pendant que le peuple tout entier était traumatisé à la suite de l’occupation, des membres du Gouvernement et des proches collaborateurs du Président dévalisaient les caisses de l’Etat.
Bien qu’IBK et Modibo KEITA aient affirmé que les coupables dans l’affaire des engrais frelatés seraient poursuivis, aucune action en justice n’a encore été entreprise.
C’est que, d’après certaines sources, le ministre de l’Agriculture, Bocary TRETA, numéro 2 du Gouvernement et non moins Président du parti présidentiel, le RPM, serait personnellement impliqué dans cette affaire ainsi que l’ancien président de l’APCAM, Bakary TOGOLA.
Comme si cela ne suffisait pas, le Parti pour la Renaissance Nationale, PARENA, vient d’accuser les autorités de surfacturations dans ce qui a été présenté comme un nouveau départ dans l’agriculture malienne. Comme toujours, le Gouvernement se tait dans une affaire qui est celle de trop et qui survient au moment de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance de notre pays. Si cela s’avérait, ce serait une insulte à la Nation entière.
Toutes ces affaires et bien d’autres comptabilisées dans les services financiers à la faveur des passations de marchés publics font qu’il est légitime de se demander si le Président de la République n’a pas les mains liées quand il affirme vouloir lutter contre la corruption.
Les Maliens se demandent où est le candidat dont le slogan était Pour le bonheur des Maliens et Pour l’honneur du Mali. Dans les bureaux, dans les grins, au marché, dans les familles, les taxis et les Sotramas, on n’entend que des propos exprimant la déception des Maliens.
L’homme qui aime à s’appeler Kankelentigi ne fait plus l’unanimité. Récemment, un sondage de bamada.net révélait que seulement 14% des internautes maliens faisaient confiance à celui que les Maliens ont plébiscité il y a seulement deux ans.
Le vendredi, 2 octobre 2015, à l’occasion de la cérémonie de prière collective à la mémoire des martyrs et disparus maliens à Mina, en Arabie Saoudite, l’imam Mahmoud DICKO a directement interpelé, en direct à l’ORTM, le Président de la République sur la gestion des agences de voyage en particulier et sur celle du pays en général. Comme toujours IBK a encore fait des promesses.
Ce cri de cœur pourrait être celui de l’ensemble du peuple malien. IBK aurait tort de ne pas le comprendre de cette façon.
Le Président de la République sait sans doute qu’il ne fait plus l’unanimité dans l’opinion publique malienne et son silence et celui du Gouvernement ne font qu’accentuer ce sentiment.
Il est plus que temps qu’IBK parle aux Maliens pour leur donner sa version des faits.
Son silence devant toutes ces affaires contribuent à donner raison à la rumeur. L’accusation faite par le PARENA nécessite une réponse immédiate de clarification, à moins que des investigations ne soient en cours pour vérifier le bien-fondé de cette nouvelle affaire.
Quoi qu’il en soit, une éventuelle investigation n’exclut pas une prise de parole du Gouvernement et plus particulièrement du ministre de l’agriculteur qui a été nommément cité dans l’affaire dite des engrais frelatés et celle des 1000 tracteurs.
Dans toutes les bonnes démocraties, on demanderait des comptes au Gouvernement. IBK et son Gouvernement doivent des comptes aux Maliens qui veulent savoir si leurs dirigeants sont dignes de confiance.
Se taire est coupable et donne l’impression que l’Etat malien a été pris en otage par des affairistes. Signe inquiétant, les barons de l’ADEMA ont dévalisé l’Etat malien sous le règne d’Alpha Oumar KONATE quand IBK était Premier ministre.