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Corridor Bamako- Dakar : Quel avenir pour les transporteurs maliens ?

Depuis quelques années, malgré le voisinage et l’appartenance à un même espace économique, celui  de l’UEMOA, les transporteurs maliens sont fréquemment victimes d’exactions soit de  la part des autorités, soit de la part des transporteurs sénégalais.

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Le dernier incident en date est celui intervenu vers les 8 et 9 février où, par décision unilatérale, les autorités sénégalaises ont eu à saisir 22 camions maliens, transvaser les contenus des réservoirs de secours et même passer à tabac certains chauffeurs. Pour trouver une solution à ce problème une forte délégation malienne s’est rendue dans la capitale sénégalaise pour des pourparlers. La principale décision qui a été prise est que désormais, les camions de transport de marchandises sur les corridors Dakar- Bamako- Dakar  seront tolérés sur le territoire sénégalais avec deux réservoirs au maximum connectés au moteur. Le cas échéant, s’il existe un troisième réservoir sur un camion, il doit être vidé de quelque produit que ce soit sur le territoire sénégalais. Cette décision est très désavantageuse pour les  transporteurs  maliens et à ce rythme de problèmes récurrents, l’on se demande quel sera l’avenir de nos transporteurs sur  l’axe Bamako-Dakar.

 

 

La délégation malienne qui a rencontré le 25 février dernier les autorités sénégalaises à Dakar était conduite par le Général Sada Samaké, ministre de la sécurité et de la protection civile, accompagné par le président du conseil malien des transporteurs routiers M. Youssouf Traoré, le président du Conseil Malien des Chargeurs, le directeur national des transports terrestres, maritimes et fluviaux, la directrice des entrepôts du Mali au Sénégal et le représentant des douanes du Mali au Sénégal. Du côté du Sénégal on notait la présence de Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’intérieur , chef de la délégation, Cheikhou Cissé , secrétaire général du ministère de l’intérieur, Général Mamadou Gueye Fall, Haut commandant de la gendarmerie nationale, directeur de la justice, l’inspecteur général de police Anna Semou FAYE, directeur général de la police nationale, Léopold Wade, directeur général de l’administration territoriale, Oumar Top, directeur national des  élections, Dame Gaye, directeur de la protection civile, Cheick Sadibou Diop, directeur  de l’administration générale et de l’équipement, Hamady Dieng, directeur des constructions, Colonel Mamadou DIENE, coordinateur cellule de Lutte Anti- terroriste.

 

 

Aux dires du président du CMTR, après avoir évoqué le motif de leur  visite, les autorités sénégalaises  ont été intransigeantes et sont restées sur leur position. Pour elles c’est un problème sécuritaire contrairement aux maliens qui pensent que c’est un problème économique. Toutes choses qui amènent le président du CMTR à faire l’analyse selon laquelle le problème a été transposé par les autorités sénégalaises. Si lors d’un premier  déplacement sur Dakar pour ce même problème, ils avaient été reçus par le ministre de la pêche et des affaires maritimes, cette fois- ci les interlocuteurs ont carrément changé. D’un problème économique, les maliens,  à la grande surprise se sont trouvés devant un problème sécuritaire.

 

 

A en croire Youssouf Traoré, président du CMTR, les autorités sénégalaises ont été intransigeantes et on décidé de na pas bouger d’un iota. Ainsi, à l’issue des pourparlers, les mesures suivantes ont été prises : 1-les camions de transport de marchandises sur les corridors Dakar- Bamako- Dakar seront tolérés sur le territoire sénégalais avec deux  réservoirs au maximum, connectés au moteur. Le cas échéant, s’il existe un troisième réservoir sur un camion, il doit être vidé de quelque produit que ce soit sur le territoire sénégalais ; 2-Aucun transport en vrac de carburant ne sera toléré ;3- A titre exceptionnel, les parties sont convenues de prendre des mesures de fluidité aux frontières communes avant l’application rigoureuse des dispositions prises à partir du lundi 3 mars 2014 ; 4- La vente de carburant par des personnes non agréées demeure formellement interdite ;5- Les forces de sécurité et de défense des deux pays veilleront rigoureusement à l’application des mesures arrêtées et lutteront efficacement contre toutes formes de trafics.

 

 

Aux dires du président du CMTR, ces mesures sont très désavantageuses pour les transporteurs maliens qui sont d’ailleurs lésés. Mais les transporteurs les ont acceptés. Ces incidents, aux dires du président, sont une première et que c’est la première fois que de tels problèmes surgissent entre le Mali et un autre pays voisin.

 

 

Toujours selon le président Youssouf, il  sera également interdit aux transporteurs sénégalais d’acheter sur le sol malien du carburant qui coûte moins cher au Mali qu’au Sénégal, à cause de la subvention de l’Etat malien.

Il a tenu aussi à féliciter tous les syndicats de transporteurs pour avoir respecté les décisions prises et les  exhorte de rester toujours soudés et solidaires pour entreprendre des actions communes et de faire des transports un secteur très performant.Car, dit-il,  les transports jouent un rôle très important dans un pays enclavé comme le nôtre où on doit tout importer. Autrement dit, le Mali ne peut pas  marcher sans transport.

 

MD

SOURCE: La Révélation

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