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Corridor Bamako-Dakar : LE CMTR N’ENTEND PAS CÉDER

Les transporteurs maliens disent ne rien comprendre à une mesure qui, selon eux, les lèse de manière arbitraire

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Comme nous l’annoncions dans notre édition d’hier, le trafic marchandises sur le corridor Bamako-Dakar est paralysé. En effet, depuis le 9 février, une décision des services sénégalais difficilement acceptable pour nos gros porteurs interdisant à ces derniers de pénétrer sur le territoire de notre voisin avec les réservoirs de carburant pleins a constitué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il faut dire que les transporteurs maliens se plaignaient déjà de ce qu’ils considéraient comme des tracasseries répétées qu’ils subissaient lors de leur passage au Sénégal. Nombre de chargeurs et transporteurs maliens avaient d’ailleurs abandonné ce corridor jadis très fréquenté.

« Il n’y a eu ni courrier, ni note, ni même communiqué pour nous informer de cette décision des autorités interdisant à nos camions de pénétrer sur le territoire sénégalais avec les réservoirs pleins. Comment faut-il qualifier  cette décision ? C’est tout simplement de l’abus », a lancé le président du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Youssouf Traoré hier  au cours d’un point de presse.

Visiblement très en colère, le patron des transporteurs maliens a expliqué que tout a commencé le dimanche 9 février dernier quand 22 gros porteurs maliens ont été arrêtés à Kidira (première ville frontalière lorsqu’on entre au Sénégal) par des gendarmes qui les sommèrent de vider leurs deuxièmes réservoirs avant de mettre aux arrêts les chauffeurs et leurs apprentis. Les pandores sénégalais ont également confisqué tous les documents de voyage des camionneurs interpelés.

« Aussitôt que nous avons été informés, nous avons saisi notre département de tutelle, le ministère des Transports. Et le lendemain, nous avons fait le déplacement à Dakar avec le président du Conseil malien des chargeurs et ainsi  que son collègue du Syndicat des transitaires et les importateurs pour comprendre la situation.  Nous avons rencontré les responsables des ministères sénégalais des Equipements et du Transport ainsi que des Infrastructures maritimes.  Tous nous ont fait la même réponse. Ils ont soutenu que ce sont des nécessités économiques qui ont motivé cette décision. Nous leur avons en retour fait part de notre désapprobation », a développé Youssouf Traoré.

Selon lui, les transporteurs maliens partagent tous la même position : ils arrêtent tout mouvement sur ce corridor tant que la décision n’aura pas été abrogée. « Rien ne peut expliquer une telle mesure. Ni les règles de l’UEMOA, ni les accords économiques conclus dans la sous-région. Nous sommes totalement sidérés. Les autorités sénégalaises n’ont même pas daigné informer les nôtres avant de prendre une telle décision », a relevé le transporteur.

Pour comprendre le fondement de la décision sénégalaise, il faut savoir que le prix à la pompe dans notre pays  est beaucoup moins élevé que chez notre voisin.  Naturellement, nos transporteurs font le plein en territoire malien avant de prendre la route de Dakar. Ils ont donc très peu recours aux stations services sénégalaises. Ce qui constitue sans doute un manque à gagner pour le secteur de la vente des carburants sénégalais. Mais rien n’interdit les camionneurs maliens de faire le plein chez nous pour réduire les frais à engager dans le transport des marchandises.

L’on peut aujourd’hui constater un blocage du trafic marchandises dans le corridor Bamako-Dakar. Selon le patron des transporteurs, des centaines de gros porteurs devant aller se ravitailler au port de Dakar sont aujourd’hui stationnés à la frontière, attendant que soit reportée la mesure prise par le Sénégal.

« Notre position est ferme et sans équivoque. Aucun camion ne prendra la route de Dakar sans l’abrogation de cette décision. Nous demandons aussi l’indemnisation des 22 gros porteurs qui ont été obligés de déverser une partie du carburant embarqué. Trop, c’est trop. Que de tracasseries et que d’abus sur ce corridor ! A une certaine époque, c’était les cars maliens qui se sont vu interdits d’entrée sur le territoire sénégalais au prétexte que les cars sénégalais n’avaient pas assez de clients. Chaque jour, nous découvrons de nouvelles décisions qui nous lèsent sur ce corridor », a lancé très remonté Youssouf Traoré.

D. DJIRÉ

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