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Mines d’or de Kayes : GREVE ET MARCHE DES TRAVAILLEURS DE SADIOLA ET YATELA

Les travailleurs de  la Société d’exploitation de la mine d’or de Sadiola (Semos-sa) et de Yatela ont organisé une marche mercredi à Kayes. En grève depuis le 11 février, ils protestaient contre les licenciements massifs, qu’ils jugent abusifs, décidés par le groupe AngloGold opérant dans l’exploitation minière dans les localités de Sadiola et de Yatela à travers les entreprises de Semos-sa, Yatela-sa et leurs sous traitants AMS et LTA Mali-sa.

Mines or orpaillage Sadiola

Selon le secrétaire général du Syndicat national de la construction des mines et de la métallurgie (SYNACOM), Soumana Samaké, plus de 400 travailleurs ont été déjà licenciés par AMS et Moolman, sous-traitants respectivement de Yatela-sa et Semos-sa. Les travailleurs n’ont pas bénéficié de plan social de fermeture par le groupe AngloGold. Présentement, 600 travailleurs sont visés par des licenciements par la société minière, a révélé le syndicaliste.

Les travailleurs des mines qui comptent maintenir la pression, assurent que toutes les solutions proposées dans le cadre d’un dialogue social avec AngloGold sont restées vaines. « En novembre et décembre 2013 et puis en janvier 2014, des doléances et propositions ont été adressées au groupe AngloGold en vue de trouver une solution aux préoccupations des travailleurs malheureusement sans succès », a précisé le secrétaire général du SYNACOM.

Pour les organisateurs de la marche, les licenciements projetés par le groupe AngloGold présentent incontestablement de nombreuses conséquences, entre autres la perte d’emploi et la mise en chômage de centaines de travailleurs, la perte du revenu familial. Ils insistent sur la légitimité de la demande d’un plan social, etc.

A l’issue de la marche qui a pris fin devant le gouvernorat de Kayes, les travailleurs des mines ont remis un cahier de doléances au représentant du gouverneur de Kayes, Moussa Aly Maïga. Dans leurs doléances, les travailleurs demandent à l’Etat malien d’adopter un texte sur la question du plan social, d’ordonner à AngloGold la mise en place sans délai d’un plan social de fermeture, de limiter les emplois pourvus aux expatriés, de réviser les conventions d’établissement des sociétés minières, etc.

L’ampleur de la marche contredit un communiqué de presse publié mardi par AngloGold qui évoque « une minorité d’employés » des mines de Sadiola et de Yatela au Mali engagée dans une grève au sujet des indemnités de licenciement. A ce stade, assurait l’entreprise, « la production des deux mines se poursuit normalement » ainsi que le dialogue avec « les salariés et leurs représentants, y compris, la section nationale des mines et des industries afin de trouver une solution convenant à toutes les parties prenantes ».

AngloGold impute à « la forte baisse du prix de l’or, couplée à des considérations de sécurité » la suspension en septembre 2013 de l’exploitation minière et l’arrêt des contrats miniers à Yatela. Le communiqué de presse précise qu’à Sadiola, « la production a été interrompue dans la carrière FE3, tout en concentrant l’activité minière dans les carrières FE4 et Tambali sur le minerai oxydé de plus haute teneur, mieux adapté à l’usine existante ». AngloGold explique par des impératifs de rentabilité la décision prise de réorienter l’exploration « uniquement sur des cibles de minerai oxydé » et confirme que cette option va conduire à des licenciements.

«Toute réduction potentielle du personnel aura lieu en conformité avec les réglementations nationales en vigueur», assure à ce propos Ludwig Eybers, senior vice-président de la Région Afrique continentale d’AngloGold Ashanti.

Visiblement, ces assurances sont loin de satisfaire les ouvriers en grève.

O. NIANE

AMAP-Kayes

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