Ces patients guérissent bien de la maladie à coronavirus au même titre que ceux qui ne draînent pas d’autres pathologies graves
Dans le contexte Covid-19, les personnes vivant avec une maladie chronique, comme le diabète, sont considérées comme des personnes à risque. Le Dr Bah Traoré, médecin spécialiste en endocrinologie, diabétologie, maladies métaboliques et nutrition à l’Hôpital du Mali souligne que le diabète n’est pas la seule maladie incriminée dans le cas d’espèce. Il précise qu’à plus de 60 ans, les personnes vivant avec les maladies non transmissibles comme l’hypertension, les maladies pulmonaires obstructives chroniques, le cancer et l’obésité, sont plus vulnérables à la maladie. Mais, ces dernières n’ont plus de risques de contracter cette maladie. Quant au cas particulier des « diabétiques », c’est l’immunodépression et les comorbidités associées au diabète qui peuvent poser problème.
« Les patients diabétiques atteints de Covid-19 risquent des complications majeures (cardiovasculaire, pulmonaire) » révèle-t-il. Mais, il ajoute qu’il est difficile de mettre le décès de ces patients au compte de l’âge ou de la maladie, car la maladie survient sur un terrain déjà fragile (sur le plan immunitaire) vu les comorbidités associées et l’âge avancé.
Le diabète est une maladie qui se caractérise par une élévation chronique c’est-à-dire permanente du taux de sucre dans le sang et qui est dû à un défaut de sécrétion d’insuline et/ou de l’action de l’insuline. Ses conséquences sont nombreuses sur les vaisseaux et les cellules immunitaires (cellules de défense de l’organisme).
La manifestation des symptômes de la maladie à coronavirus est la même chez une personne diabétique que non diabétique. Les plus courants sont la fièvre, la fatigue et une toux sèche. Certains patients présentent des douleurs articulaires, une congestion nasale, un écoulement nasal, des maux de gorge, des troubles digestifs, un trouble du goût et de l’odorat. Par ailleurs, certaines personnes bien qu’infectées ne présentent aucun symptôme et se sentent bien.
Par contre, dans les formes graves, le toubib explique qu’on peut observer une dyspnée (gêne respiratoire), une détresse respiratoire. Mais puisque l’infection provoque une élévation de la glycémie, il n’est pas rare de voir aussi les signes liés à cette hyperglycémie (polyurie, polydipsie, polyphagie, asthénie). La prise en charge de ces patients est la même que les patients non diabétiques. C’est donc les mêmes protocoles de prise en charge pour la maladie Covid-19. Mais, il précise qu’il faut une surveillance plus stricte pour ces patients diabétiques car, ils ont leurs spécificités (ce sont des sujets vulnérables et fragiles avec des tares associées surtout cardiaques).
Pour le Dr Bah Traoré, le diabète entraîne une baisse de la défense immunitaire de l’organisme. Quant à l’infection, le stress et le déséquilibre alimentaire, ils conduisent à la difficulté de maîtrise de la glycémie. Mais l’insuline permet de maîtriser la glycémie, comme face à toute autre infection. Le diabétologue rassure que ses patients guérissent bel et bien du Covid-19. Il affirme qu’ils ont les mêmes chances de survie ou de guérison que les patients non diabétiques. Il avance pour preuve que la majorité des patients diabétiques qui était hospitalisée pour Covid-19 dans son établissement est négative aujourd’hui et est retournée chez elle.
Pour la prévention, il conseille à ses patients les mêmes mesures que chez les personnes non diabétiques c’est-à-dire : se laver fréquemment et soigneusement les mains avec de l’eau et du savon, passer à la solution hydroalcoolique, maintenir une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes qui toussent ou qui éternuent, éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche fréquemment, porter un masque, même s’ils sont fabriqués artisanalement, pour renforcer les mesures barrières. Finalement le toubib assure que les deux maladies (diabète et Covid-19) ne sont pas une fatalité pour le diabétique, car il peut en guérir, les exemples concrets sont là pour le prouver.
Fatoumata NAPHO
Source : L’ESSOR