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Coopération Mali – Union européenne : UN BILAN IMPRESSIONNANT

Efficace et multiforme, telle s’est voulue l’action de l’UE dans notre pays en 2013. Les interventions ont été essentielles dans certains domaines

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Ce fut une année intense et bien remplie. Telle est l’impression qui prédominait au sortir de la conférence de presse animée hier au siège de la représentation de l’Union européenne par le chef de la délégation de l’UE dans notre pays, Richard Zink. Impression confirmée par l’ambassadeur lui-même qui s’est félicité des bons résultats engrangés par l’Europe dans la gestion de la crise multidimensionnelle qui a frappé notre pays. En effet, au cours de l’année 2013, 200 milliards de FCFA ont été affectés aux domaines politique, sécuritaire et humanitaire Le diplomate a débuté sa prestation médiatique en livrant des impressions très personnelles. Il confiera à la trentaine de journalistes présents que 2012 fut pour lui l’année la plus longue de sa carrière diplomatique. A cause de l’accumulation des faits négatifs depuis l’invasion terroriste qui a amputé notre pays de ses trois régions du Nord et à cause du coup d’Etat qui a creusé un énorme fossé entre la communauté internationale et notre pays. Il fallait donc trouver d’urgence des remèdes à tous ces maux. Cependant pour l’ambassadeur, « les bons esprits » sont déjà de retour. Richard Zink a cité à l’appui de son diagnostic les faits suivants : l’armée malienne a rapidement repris des forces, un accord a été signé à Ouagadougou qui a contribué au retour à l’ordre constitutionnel et des consultations ont pu être organisées suscitant un espoir nouveau et permettant l’élection d’un président de la République et la formation d’un gouvernement.

Richard Zink a tenu à préciser que durant la période difficile traversée toutes les interventions de l’UE ont été motivées par « des demandes et des enjeux maliens ». Mais au-delà de l’humanitaire, a-t-il dit, son institution s’est donné comme priorités le développement et la pacification de notre pays. Citant à cet égard quelques réalisations majeures, le diplomate a évoqué tout d’abord le domaine humanitaire pour lequel a été débloquée une enveloppe de plus de 50 milliards de Fcfa. Ces fonds ont permis de financer plusieurs programmes ou initiatives en matière de santé ou d’aide alimentaire et nutritionnelle.

RECTIFIER POUR ÊTRE PLUS EFFICACES. Au plan politique, l’UE a été également très présente. Pour être plus efficace, l’institution a élaboré  une stratégie intégrée dite de Sahel. Outre l’appui au processus électoral qui a coûté 11 milliards de Fcfa, l’Union a facilité des visites de haut niveau à Bruxelles. Le président de la République a ainsi pris la parole devant le Parlement européen à Strasbourg en décembre 2013. A Ouagadougou, l’UE était même cosignataire de l’accord préliminaire qui a permis la tenue des élections partout sur le territoire national.

Du point de vue de la sécurité, l’institution européenne a marqué des points avec son programme de formation de nos soldats. Au total, près de 450 militaires  européens ont formé trois bataillons regroupant au moins 2400 éléments des Fama : Waraba, Elou, Sigui. Le quatrième, Balanzan, est en cours de formation. « Nous ne faisons que mettre en évidence des lacunes constatées pour ensuite aider les troupes à les rectifier et à être plus efficaces », a commenté le général français Bruno Guibert, commandant de la mission. Au total, a fait remarquer l’ambassadeur Zink, 2800 soldats sont formés. Et le processus continue. En effet, l’idée de prolongation de la mission de formation pour deux ans supplémentaires est en passe d’être entérinée. En 2016, les 8 bataillons formés constitueront l’ossature même de notre armée nouvelle.

Parallèlement à cette formation, les experts militaires européens apportent un précieux  appui conseil au ministère chargé de la Défense dans le cadre de la modernisation des Forces armées. Ce qui est loin d’être négligeable. Autre réel motif de fierté pour l’ambassadeur Zink : l’appui des forces armées et de sécurité maliennes dans leur redéploiement dans les régions du Nord par la fourniture de matériel constitué de 170 véhicules 4X4, d’équipements de transmission et de 200 chameaux pour les unités méharis.

En passant aux interventions de l’UE se rattachant au développement de base, le conférencier a évoqué d’abord la Conférence des donateurs de Bruxelles qui a permis de totaliser des promesses d’appui annoncés par la communauté internationale. Il a ensuite parlé d’un important appui budgétaire dont deux tranches de 60 milliards de Fcfa et de 20 milliards de Fcfa ont déjà été décaissées. Sans oublier la remise en état de fonctionnement des bâtiments publics du Nord.

La livraison de quelques 2500 hectares de périmètres irrigués à l’Office du Niger et le lancement du projet d’eau potable de Kabala qui approvisionnera un million de Bamakois en 2018 constituent deux temps forts de l’action européenne dans notre pays. Le diplomate a estimé que le Mali bénéficie du plus important décaissement parmi les pays partenaires de la coopération de l’UE au monde.

PAS DE DÉVELOPPEMENT SANS SÉCURITÉ. Ayant déjà fait œuvre utile, l’UE n’abandonnera pas notre pays à mi-chemin. Elle l’accompagnera tout au long du long du processus de la pacification et du développement.  « Nous poursuivrons nos efforts » notamment à travers « la réforme de l’Etat-justice, la régionalisation et la finance publique », a ajouté Richard Zink qui a promis un soutien aux initiatives gouvernementales. Il a annoncé l’arrivée prochaine à Bamako, à la demande du gouvernement de 50 formateurs européens : policiers, gendarmes et experts en sécurité intérieure. En la matière, les besoins du Mali relèvent de l’urgence. Le domaine de la lutte contre la fraude intéresse tout particulièrement la coopération européenne.

Autres bonnes nouvelles énoncées par l’ambassadeur Zink, la reprise de la route Goma Coura-Tombouctou et celle reliant Tominian à la frontière. En outre, l’UE se dit favorable à une nouvelle tranche d’aide budgétaire de 65 milliards de Fcfa. Mais sous réserve de certaines conditions que le conférencier s’est gardé de rendre publiques. En perspective, l’UE prépare activement la 2e réunion de suivi de la Conférence des donateurs de Bruxelles, réunion qui se tiendra le 5 février. Côté malien, les préparatifs vont également bon train. Après la rencontre d’harmonisation des comptes lundi, le Premier ministre officiera demain une autre réunion du même genre.

Conscient que la sécurité au Mali est aussi celle de l’Europe, l’ambassadeur a réitéré la détermination de son institution à œuvrer pour la paix dans notre pays et dans le Sahel en général. Il a rappelé à ce propos que l’UE travaille étroitement avec la Munisma, la CEDEAO et tous les autres acteurs du règlement de la crise. Sur ce dossier, l’action de l’Europe s’inscrit dans une dynamique commune. A ce sujet, le commandant de la mission, le général Bruno Guibert a fait remarquer que la mission de formation (EUTM) qu’il commande est une réponse à une demande malienne. Il soulignera qu’il n’y a pas de développement sans sécurité. C’est pourquoi, de son point de vue, il est important d’améliorer la capacité d’intervention de l’armée malienne et de mettre en place des stratégies permettant aux forces armées d’être autonomes. Dans l’appui fourni par l’UE, le volet axé sur la formation cohabite avec le deuxième pilier qui est un appui à la restructuration de la chaîne.

Répondant à une question sur les accords de Ouagadougou, Richard Zink a précisé que l’objectif principal des accords scellés au Burkina Faso était la possibilité d’organisation des élections et le lancement du processus de dialogue entre les Maliens. Pour lui, il n’y d’autre alternative que de se parler. Aucune guerre ne peut garantir une paix durable, a argumenté l’ambassadeur Zink pour qui l’UE soutient totalement la tenue rapide des discussions inclusives.

La transition a été donc toute trouvée pour nos confrères pour évoquer la relance des pourparlers en Algérie. Sur la question, l’UE a dit respecter la position du gouvernement malien : pas de négociations en dehors du territoire national. Elle suggère seulement que ces négociations concernent tous les belligérants pour être efficaces. Pour l’ambassadeur Zink, l’Algérie est un partenaire de taille dans la gestion de la crise du Nord.

A. M. CISSE

 

L’AIDE DE L’UE EN CHIFFRES

En 2013, l’UE a décaissé 200 milliards de Fcfa dont 50 milliards de Fcfa dépensés dans l’humanitaire. Ce montant intègre les 15 milliards de Fcfa injectés dans la mission de formation de nos militaires. Sans oublier les 80 milliards de Fcfa directement injectés dans le budget d’Etat cette année et, bien sûr, les 170 véhicules  de l’Armée et les 200 chameaux des unités méharis.

L’Union s’était engagée pour 82 milliards de Fcfa, soit 125 millions euros lors de la conférence de Bruxelles.

A l’Office du Niger, 2500 ha de périmètres irrigués sont aménagés. Comme « gros lot » attendu, il faut mentionner les 400 milliards de Fcfa prévus pour financer les projets de développement durant les années à venir au compte du 11 e FED.

A. M. C

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