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Filière coton : UN SEUL MOT D’ORDRE, LA QUALITE

C’est le seul avantage comparatif dont dispose notre coton sur le marché mondial où la concurrence est très rude et parfois déloyale

égrenage COMMERCIALISATION coton

 

L’usine d’égrenage de coton de Ouéléssébougou est la dernière née des unités de transformation de la holding Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). Elle a été mise en service en 2005. Construite dans la zone relevant de l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN), l’usine a une capacité d’égrenage de 40.000 tonnes de coton graine.  Or pour la campagne agricole qui s’achève, la production de  cette zone a été de 12.000 tonnes. Afin de permettre néanmoins à l’unité industrielle de tourner à plein régime, la CMDT fait venir du coton d’autres zones vers Ouéléssébougou. Cette localité a été l’avant-dernière étape avant Bamako, de la longue tournée que le président directeur général de la Compagnie, Kalfa Sanogo, vient d’effectuer dans les zones de production de coton. Il s’agissait d’une mission de supervision des campagnes d’égrenage et de commercialisation du coton graine.

Les deux usines de Ouléssébougou et de Bamako égrènent essentiellement le coton produit dans les zones couvertes par l’OHVN dont une délégation était des deux dernières étapes de la mission. A Ouéléssébougou, la délégation a constaté que le coton  produit contient des impuretés. Cet état de fait pose des difficultés considérables aux unités industrielles qui doivent s’employer à nettoyer le coton pour le débarrasser de ses impuretés avant l’égrenage. Le coton envoyé par les paysans avec ses impuretés fausse le classement effectué au marché de provenance.

Il est vrai aussi que même quand le coton n’est pas propre, l’équipe de classement composée de l’agent d’encadrement de la zone de production agricole (ZPA) et de deux paysans formés  pour ce travail, cède souvent à des classements de complaisance. Cette attitude est lourde de conséquences pour la société qui paie un prix fort pour  un produit supposé être de premier choix.

Le coton de 3è choix est destiné à la fabrication de serpillères et de coton hydrophile.  Mais cette qualité n’intéresse pas beaucoup la CMDT, car elle tient à conserver sa place de leader en matière de qualité sur le marché international du coton Un marché sur lequel ne sont demandés que le premier choix  et dans une moindre mesure le deuxième choix.

Si la Compagnie achète néanmoins du coton de troisième choix, c’est jute pour encourager les paysans peu performants à progresser et approvisionner en matière première les unités qui fabriquent les serpillères et le coton hydrophile.

A Ouéléssébougou, le PDG de la CMDT, Kalfa Sanogo, a donc attiré l’attention des responsables des structures intervenant dans la  filière (encadrement, coopératives et syndicats) sur la nécessité d’être rigoureux dans la détermination du choix du coton graine.

Le patron de la compagnie cotonnière a bouclé sa tournée  par la capitale  et l’usine d’égrenage de coton installée dans Zone industrielle en Commune II du District. Il s’agit de l’une de nos plus vieilles unités industrielles puisqu’elle est fonctionnelle depuis les années 1965-66.  Elle traite le coton de la Filiale-Centre de Fana et une partie de la production provenant de la ceinture de l’OHVN. Ses responsables assurent que malgré son âge, elle produit du coton de bonne qualité.

Tirant le bilan d’une tournée de plus d’une dizaine de jours, le PDG de la CMDT a marqué sa satisfaction car la tournée a permis de faire passer un message capital pour la société qui est d’inciter les paysans et les ouvriers travaillant dans les unités d’égrenage à s’investir pour produire davantage de coton de qualité, c’est-à- dire de premier choix.

Kalfa Sanogo a, une nouvelle fois, rendu hommage aux paysans de Mahou, village situé à 120 km de la ville de Koutiala vers la frontière avec le Burkina Faso. Le village figure parmi les plus grands producteurs de coton de grade de tête  autrement dit de premier choix (Réf l’Essor du 15 janvier).

Les responsables de la société sont d’autant fondés d’insister sur la qualité du coton que sur le marché international, la concurrence est impitoyable et parfois déloyale. Le seul avantage comparatif de notre coton est sa qualité.

Et depuis quelques semaines, les cours commencent à remonter sur le même marché international. Les responsables de la commercialisation de la CMDT ont d’ailleurs profité de cette opportunité pour placer une bonne quantité de coton malien sur le marché. Si cette tendance se maintient, la société pourrait engranger de gros bénéfices à la fin de la campagne, se réjouit son PDG.

Pour la campagne d’achat du coton graine aux paysans, la Compagnie a déjà dépensé plus de 30 milliards Fcfa. Mais à terme,  elle aura besoin de près de 115 milliards Fcfa pour  acheter toute la production et de plus de 200 milliards Fcfa pour faire fonctionner les unités d’égrenage. Seul un coton de qualité de grade supérieur peut permettre à la société de faire des bénéfices et de faire face à ses charges.

Un autre grand défi pour la filière aujourd’hui est l’augmentation de la productivité en dépit de la faible fertilité des sols. Une cartographie des sols sera élaborée afin de pallier l’uniformisation de l’utilisation des engrais dans les champs. Cette cartographie permettra d’identifier avec précision les carences des champs et de connaître les éléments nutritifs indispensables aux sols, a  expliqué Kalfa Sanogo.

M. COULIBALY

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