Bamako a récemment été le théâtre d’une tragique chasse à l’homme, où des personnes d’apparence peule ont été victimes de violences insupportables. Des vidéos de ces atrocités circulent sur les réseaux sociaux, témoignant d’une barbarie inacceptable. Il est indéniable que certains terroristes, actifs dans le Centre et le Sud du Mali, recrutent majoritairement dans la communauté peule et s’expriment en langue peule. Cependant, cette réalité ne doit pas conduire à la généralisation que tous les Peuls sont des terroristes.
Bamada.net-La discrimination, qui consiste à traiter une personne de manière défavorable en raison de sa race, de son origine ou de son statut, ne fait qu’exacerber les tensions dans notre société. Notre pays, en proie à une crise multidimensionnelle depuis plus d’une décennie, n’a pas besoin d’ajouter un nouveau chapitre d’intolérance à son histoire. Loin d’être une solution, la discrimination est une idéologie contre-productive qui nuit à l’unité nationale et à la stabilité sociale.
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Le Mali est le fruit d’une histoire riche, héritier des grands empires médiévaux de l’Afrique subsaharienne tels que le Ghana, le Mali et le Songhoï. Notre pays a toujours été un melting pot d’ethnies et de cultures, vivant en harmonie au fil des siècles. Même la période coloniale française, qui a tenté de diviser les communautés pour mieux régner, n’a pas réussi à détruire ce tissu social unique.
Il est impératif de préserver cette harmonie ethnique et raciale qui est l’un des fondements de notre identité nationale. Les leaders maliens, depuis l’indépendance, ont toujours défendu cette vision. Modibo Keïta, notre premier président, avait même fait retirer la mention de l’ethnie sur les cartes d’identité nationale pour contrer le risque de communautarisme. Son héritage, bien que parfois négligé par ses successeurs, continue d’inspirer des initiatives visant à promouvoir l’intégration et l’unité.
Les autorités ont régulièrement appelé à la vigilance contre les actes de discrimination, car leurs conséquences peuvent être dévastatrices pour toutes les communautés. L’histoire du Mali est celle d’un vivre-ensemble qui a résisté à l’épreuve du temps, et il est de notre devoir de préserver cet héritage. La génération actuelle de Maliens doit s’engager à ne pas céder à la tentation de juger des individus sur la base de leur appartenance ethnique, car cette voie ne mène qu’à davantage de division.
Il est crucial de garder à l’esprit que la communauté peule est, dans de nombreux cas, la première victime du terrorisme dans notre pays. Après les attaques tragiques du 17 septembre 2024 contre l’École de Gendarmerie et la Base 101 de Sénou, la réaction spontanée des Maliens, qui ont soutenu les forces de l’ordre dans leur lutte contre les terroristes, mérite d’être saluée. Malheureusement, certains ont profité de cette dynamique pour cibler des individus simplement en raison de leur apparence peule, accentuant ainsi un climat de méfiance et de peur.
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En ces temps difficiles, il est essentiel de promouvoir la tolérance et le respect mutuel. Le Mali a besoin de toutes ses communautés pour faire face aux défis du présent. Ensemble, nous devons bâtir un avenir où l’harmonie et l’unité prévalent sur la peur et la discrimination. C’est dans cette direction que nous devons travailler, pour le bien de notre nation et de tous ses citoyens.
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Moussa Keita
Source: Bamada.net
