« Rôle et place du secteur minier dans le développement socioéconomique du Mali », était le thème d’une conférence-débat qui a eu lieu ce samedi 9 avril 2022. Initiée par le Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine (MIRIA), cette rencontre avait pour objectif d’édifier le grand public, notamment les décideurs, sur l’importance du secteur minier dans l’économie nationale. Elle s’inscrit dans le cadre d’une série de conférences que le Parti MIRIA entend organiser pour contribuer, à travers les débats, au développement économique du pays.
La conférence-débat était animée par le président du parti MIRIA, le Dr Mamadou KEITA, consultant dans une société minière de la place ; en présence de la vice-présidente du parti ; de nombreux invités, etc.
À travers cette conférence, il s’agissait pour les héritiers politiques du Pr Mohamed Lamine TRAORE d’édifier les Maliens sur certains aspects de ce secteur qui sont méconnus du grand public, notamment sa contribution au budget national.
Il s’agissait également de fournir au gouvernement du Mali les potentialités du secteur minier comme source de croissance économique.
D’entrée de jeu, le conférencier a indiqué que l’activité minière a été pratiquée au Mali depuis des siècles et les premiers travaux formels de recherche géologique et minière datent de la période coloniale.
Aujourd’hui, a-t-il fait savoir, le secteur minier intéresse tous les Maliens, et dans les débats, il n’est pas rare d’entendre beaucoup de Maliens dire que l’or du Mali ne brille pas pour tous les Maliens.
Pour ce faire, le conférencier a axé son intervention sur les points suivants : le cadre législatif et réglementaire du secteur minier ; la place du secteur minier dans l’économie du Mali ; le rôle de la production d’or dans le développement économique du Mali ; le secteur minier comme source de création d’emploi ; la contribution du secteur minier au budget national.
Les échanges ont aussi porté sur la politique de diversification des ressources minières.
L’on apprend qu’aujourd’hui, l’exploitation minière au Mali s’articule autour de l’activité industrielle et l’orpaillage traditionnel.
Selon les données officielles, avec 71 tonnes produites par an, le Mali est le troisième pays producteur de l’or en Afrique derrière le Ghana et l’Afrique du Sud. Le secteur aurifère arrive en tête des recettes de l’État avec 600 milliards de FCFA.
Pour le conférencier non moins ingénieur géologue et minier, cela permet au gouvernement de réaliser de nombreuses infrastructures dans le domaine de la santé, du transport et de l’environnement.
Au regard de ce qui précède, le conférencier a conclu que le secteur minier reste un secteur de support à l’économie nationale à condition que l’on améliore le cadre législatif et réglementaire afin d’attirer davantage les investisseurs étrangers.
Le secteur minier au Mali, c’est 70% des recettes d’exportations ; 7% du PIB ; 10 000 emplois directs créés pour la forme industrielle, et 200 000 emplois pour la forme artisanale ; 25% d’apport au budget national ; et 21 à 28% des recettes fiscales.
Selon le conférencier, tout démontre que le secteur minier joue bien son rôle dans le développement de notre pays.
Le secteur est vital pour l’économie du pays, plus encore après l’embargo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les préoccupations des différents intervenants ont porté sur la faible part de l’État (20%) dans les revenus miniers ; les impacts négatifs de l’exploitation minière sur l’environnement ; l’insuffisance de techniciens qualifiés.
Par les solutions préconisées, il y a l’ouverture du capital des sociétés minières aux opérateurs économiques nationaux ; la création d’une école des mines ; la diversification de l’exploitation minière au Mali.
Également, lors des débats, des intervenants ont insisté sur la nécessité que les populations s’approprient les projets de développement local initiés autour des activités minières.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin