La Russie et la Chine se sont opposées au projet de la France de l’envoi des « enquêtes indépendantes » sur les allégations de massacre de civils à Mourrah dans la région de Mopti.
Cette demande figurait dans une déclaration rédigée par la France et qui a été soumise à l’approbation, le vendredi dernier, du Conseil de sécurité, selon AFP. La Russie, soutenue par la Chine, s’y est opposée, selon plusieurs diplomates. Moscou et Pékin « ne voyaient pas la nécessité » de ce texte, jugé « prématuré » alors qu’une enquête a été ouverte par les autorités maliennes, a indiqué à l’AFP un de ces diplomates sous couvert de l’anonymat.
Face aux allégations d’accusation, la hiérarchie militaire a répondu avoir tué des djihadistes de la Katiba de Macina, après avoir ouvert une enquête.
« Ce qui est faux, car les FAMa sont multiethniques, patriotes et républicaines. Nul n’ignore que ceux qui divulguent ces informations infondées n’ont d’autres objectifs que de ternir l’image des FAMa résolument engagées dans la lutte pour la liberté, la sécurité, et la protection des populations », a déclaré le jeudi 7 avril le directeur général de l’information de l’armée, le Colonel Souleymane DEMBELE.
Selon lui, « On veut jeter l’opprobre sur les Forces armées maliennes, en mettant en cause leur montée en puissance, pendant que cette opération a été la plus professionnelle possible que les FAMa aient eu à mener ».
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a mis en doute la version des autorités maliennes qui affirment avoir «neutralisé» 203 djihadistes à Mourrah.
«Les autorités de Bamako annoncent 200 terroristes tués, sans pertes civiles. J’ai du mal à croire, j’ai du mal à comprendre, j’ai du mal à accepter ces explications», a-t-il déclaré sur la chaîne France 5 ce vendredi. Et il a ajouté «Il faut une enquête des Nations unies et nous la demandons».
«C’est le rôle des Nations unies que de mener cette enquête (…) sauf qu’à l’heure actuelle ils n’ont pas le droit d’accéder à la zone du centre où ont été commises a priori ces exactions», a souligné le ministre des Affaires étrangères français.
Le projet de texte obtenu par l’AFP appelait « toutes les parties au Mali à mettre immédiatement fin à ces violations et abus et à se conformer à leurs obligations en vertu du droit international applicable ». Il réclamait également « des enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables de ces violations et exactions et les traduire en justice ».
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin