Des habitants de la nouvelle région de Ménaka ont manifesté ce mardi 12 juillet contre l’insécurité dans leur localité, devenue le théâtre d’affrontements entre la coalition constituée de l’armée malienne et des groupes armés signataires de l’accord et des groupes terroristes. Au terme de la marche, les manifestants, dans une déclaration, demandent le départ de plusieurs responsables administratifs et militaires de la région de Ménaka pour faute de résultats.
Épicentre de la violence, la région de Ménaka enregistre depuis quelques mois le plus grand nombre de violences contre les groupes armés et la population civile, selon plusieurs rapports. Ainsi, les conflits armés dans les localités d’Anderamboukane et d’Inékar ont augmenté l’afflux des personnes déplacées internes à Ménaka, a soutenu le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans son dernier bulletin périodique du 30 juin au 3 juillet.
« La criminalité est en hausse dans la ville de Ménaka, en témoigne l’enlèvement d’un homme d’affaires local bien connu et le meurtre d’un civil, sous contrat avec la MINUSMA », indique le document d’OCHA.
« Depuis le 24 juin, des hommes armés ont créé la psychose dans les localités de Tabarate et Imache, situées respectivement à 7 et 15km à l’ouest de Ménaka. Ils auraient contraint les habitants à quitter leurs localités », précise le bulletin.
De même, les menaces de groupes armés contre les populations entraînent de nouveaux déplacements vers Ménaka ville, mais aussi dans un rayon de 15 à 30 km autour de la ville.
Face à la situation, à l’appel de plusieurs organisations de la société civile, les habitants de la localité ont manifesté contre l’insécurité grandissante entretenue par la poussée du groupe Etat islamique au grand Sahara dans la région.
Les manifestants dans leur déclaration décrit la situation ainsi, « la région de Ménaka a connu la plus grave crise d’insécurité depuis le 8 Mars entraînant morts d’hommes, déplacement des populations laissant tout derrière elles, mettant en péril la vie des veuves et d’orphelins ».
Le gouvernement redouble d’efforts en redéployant des forces armées ; des moyens ont regretté les marcheurs qui n’ont pas empêché les hommes armés jamais identifiés de faire subir la population des traitements inhumains ne respectant aucun droit de l’homme.
La population est privée de leurs bétails et autres biens, les braquages sur les axes routiers, les viols des femmes devant les yeux impuissants de leurs proches, les tueries sous toutes formes, les enlèvements ciblés des hommes, l’arrêt des travaux champêtres sont, entre autres, actes de violence dont la population est victime.
Ces faits sont aggravés par un manque criard de l’électricité et de l’eau potable, dénoncent les manifestants sidérés également par le manque de résultats du Gouverneur à gérer la situation malgré que les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) soient à sa disposition.
Au regard de ces insuffisances, la population de ladite région demande le départ des autorités administratives et militaires de leur localité.
En clair, ils ne souhaitent plus la collaboration avec le fournisseur en carburant de l’EDM de Ménaka en exigeant son remplacement par un opérateur résident à Ménaka ; le directeur régional de l’EDM de Ménaka ; du directeur régional de la SOMAGEP de Ménaka.
De même, ils demandent le départ du Gouverneur de la région de Ménaka ainsi que le Commandant des FAMa de Ménaka.
En plus de cette manifestation, une journée ville morte a été décrétée.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin