Le Conseil National de Sécurité qui s’est réuni hier mardi sous la présidence de Alassane Dramane OUATTARA, président de la République de Côte d’Ivoire, a demandé la libération, sans délai, des soldats ivoiriens arrêtés par les autorités de la Transition malienne au motif que leur déploiement n’a pas respecté les réglementations en vigueur. Une thèse réfutée par la hiérarchie militaire de la Côte d’Ivoire qui soutient que ses éléments ont été injustement arrêtés.
Une autre passe d’armes dans la relation entre le Mali et la Côte d’Ivoire, à travers cette affaire de « mercenaires » ivoiriens qui prend une autre tournure. Après le communiqué récit du ministre porte-parole du gouvernement malien rendu public ce lundi 11 juillet, les autorités ivoiriennes qui avaient gardé le silence jusque-là ont réagi ce mardi 12 juillet.
En effet, le Conseil National de Sécurité du pays a tenu une réunion extraordinaire avec à son ordre du jour cette affaire qui entretient les polémiques et les contestations.
À l’issue de cette réunion, sous la présidence de Alassane Dramane OUATTARA, le Conseil National de Sécurité dans un communiqué dément des informations du gouvernement malien en affirmant que les soldats arrêtés « sont régulièrement inscrits dans l’effectif de l’Armée ivoirienne et se trouvaient au Mali, dans le cadre des opérations des Éléments nationaux de Soutien (NSE) ».
Pour le Mali, les informations sur leur passeport ne sont pas compatibles avec la profession militaire. Sur des documents administratifs, ils sont, soit étudiant, chauffeur, maçon, mécanicien, vendeuse, électricien, vigile, peintre, etc.
Par ailleurs, pour la hiérarchie militaire ivoirienne, à l’arrivée au Mali de ses soldats, dans le cadre de la 8e rotation, le dimanche 10 juillet 2022, une copie de l’ordre de mission du contingent a été transmise aux autorités aéroportuaires maliennes pour attester de la régularité de la mission en précisant que le Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale ainsi que le Chef d’État-major des Forces armées maliennes, en ont reçu copie.
« Aucun militaire ivoirien de ce contingent n’était en possession d’armes et de minutions de guerre, à sa descente de l’avion. Les armes du contingent, comme autorisées par les Nations Unies pour la protection personnelle et les cas d’autodéfense et selon les procédures en la matière, se trouvaient dans un second avion », indique le communiqué du Conseil National de Sécurité.
Au regard de ce qui précède, le Conseil National de Sécurité demande aux autorités maliennes de libérer, sans délai, les militaires ivoiriens injustement arrêtés.
Toutefois, pour le Mali, ces soldats tombent dans l’infraction de mercenariat tel que défini par la Convention de l’OUA sur l’élimination du mercenariat en Afrique. À cet effet, ils seront mis à la disposition de la justice malienne.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin