Pour la première fois, les chefs d’État-major des armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun se sont réunis vendredi à Diffa (Niger) pour « faire le point » sur les opérations contre le groupe islamiste Boko Haram.
C’est une première. Vendredi 8 juillet, à Diffa (sud-est du Niger), les chefs d’État-major des armées du Nigeria, du Tchad, du Niger et du Cameroun se sont réunis pour, selon « La voix du Sahel », la radio nationale nigérienne, « faire le point des opérations contre la nébuleuse islamiste Boko Haram ».
Le général nigérian Lamidi Adeosun, qui commande la Force multinationale mixte constituée par les armées des quatre pays, a également pris part à cette rencontre, a souligné la radio.
Un mois après l’attaque meurtrière de Bosso
Cette réunion des chefs d’État-major intervient un mois après l’attaque massive de Boko Haram à Bosso (Niger), près de la frontière du Nigeria. Dans cette attaque meurtrière du 3 juin contre les positions militaires du Niger, 26 soldats, dont deux Nigérians, avaient été tués. Plusieurs civils avaient également été tués, sans que l’on connaisse le bilan exact.
D’ailleurs, selon la télévision nigérienne, « pour encourager et soutenir » ses troupes, le chef d’État-major des armées du Niger, le général Seyni Garba, a fêté mardi 5 juillet la fin du Ramadan avec les soldats stationnés dans cette zone. Il a aussi « rendu visite aux troupes tchadiennes déjà sur place », a souligné la télévision.
Après l’attaque de Bosso, le régime de Niamey (capitale du Niger) avait annoncé une contre-offensive, en coordination avec le Nigeria et le Cameroun, « dans les plus brefs délais » pour prendre « en tenaille » Boko Haram.
Cette opération, dont la date n’est pas encore divulguée, sera menée à partir du sud-est du Niger, sous le commandement de la Force multinationale mixte, avait expliqué Hassoumi Massaoudou, le ministre nigérien de la Défense.
En mars 2015, les armées du Tchad et du Niger avaient déjà mené une offensive d’envergure sur le sol nigérian et étaient parvenues à chasser les combattants de Boko Haram de plusieurs de ses fiefs, dont Malam Fatori et Damasack (Nigeria) près du Niger. Mais après le départ des militaires, Boko Haram a réoccupé ses deux anciens bastions.
Deux mois après le sommet d’Abuja
Cette rencontre des chefs d’État-major des armées à Diffa fait suite aussi ausommet international sur la sécurité à Abuja (Nigeria), le 14 mai dernier, auquel François Hollande a participé, aux côtés des chefs d’États des pays frontaliers du Nigeria (Bénin, Cameroun, Tchad et Niger), mais aussi d’une délégation de l’Union européenne et des communautés économiques d’Afrique de l’Ouest et Centrale (Cédéao et CEEAC), d’un représentant des États-Unis (Antony Blinken, secrétaire d’État adjoint), et de la Grande-Bretagne (Philip Hammond, chef de la diplomatie britannique).
Ce sommet d’Abuja se voulait signe d’une coopération militaire régionale et d’un soutien international croissant pour tenter de mettre fin à l’insurrection islamiste de Boko Haram.