Malgré la répression et les actions pour lutter contre la consommation de la drogue, des indices font état de l’étendu de la question. Pour illustre cet état de fait, il ressort que près de 77% des usagers de ces drogues réutilisent leurs seringues.
Dans un message, le ministère de la sécurité et de la protection civile à l’occasion du 26 juin, journée internationale de lutte contre la drogue, édition 2020 fait un état des lieux. En effet, le Mali, à l’instar des pays de la communauté internationale, a célébré la journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic des drogues, le 26 juin dernier. Profitant de cette célébration qui est un tremplin pour le département d’informer et sensibiliser la population sur les risques encourus par la consommation des substances psychoactives. « La présente édition est célébrée dans un contexte marqué par la crise de COVID-19 qui secoue le monde entier et nous oblige à adapter le format de nos activités au strict respect des mesures barrières », peut-on lire dans le message.
Pour le ministère de tutelle, ‘’cette journée offre une nouvelle fois, l’occasion au gouvernement du Mali, de réaffirmer sa détermination à lutter contre le trafic illicite des drogues et sa réelle volonté à œuvrer pour la prise en charge sanitaire des toxicodépendants’’.
Cartographie édifiant
Que peut-on faire en la matière ? Il nous est revenu que l’Office Central des Stupéfiants, l’organe de coordination de la lutte au Mali, élabore chaque année un rapport descriptif sur l’ampleur de la consommation et du trafic de drogues. Le but est de permettre aux pouvoirs publics d’apporter des mesures appropriées pour faire face aux conséquences sanitaires, sécuritaires, économiques et sociales du phénomène. C’est à juste titre que l’ONUDC a choisi cette année 2020, le thème « Une meilleure connaissance pour de meilleurs soins ».
Cette approche traduit l’impérieuse nécessité de disposer d’une meilleure connaissance du phénomène, c’est-à-dire connaitre les produits, les circuits de transit, les usages, et les usagers. Pour y arriver indique-ton, la disponibilité des données basées sur des évidences scientifiques s’avère nécessaire. Dans cette perspective, le ministère a tenu à inviter les partenaires et les acteurs intervenants à mettre beaucoup plus l’accent sur la recherche épidémiologique et bio comportemental des usagers. En clair, ‘’la meilleure connaissance du phénomène permettra ainsi, de diminuer la stigmatisation des usagers de drogues, de maîtriser les circuits du transite, de mieux prévenir ou de traiter des troubles liés à la consommation des drogues’’.
Chiffres à l’appui !
Dans cette lutte, des initiatives émanent de certaines Organisations Non Gouvernementales (ARCAD/SIDA, ORFED, PLAN MALI). Ces structures dont les efforts ont permis de rendre disponibles des données parcellaires sur la cartographie des usagers de drogues et les modes de consommation. Selon les résultats des différentes études et des données programmatiques au Mali sur la consommation de certains types de drogues notamment injectables, ‘’il ressort que près de 77% des usagers de ces drogues réutilisent leurs seringues et 60% se partagent des seringues usagées avec une séroprévalence de 3% de l’hépatite C et 15% de l’hépatite B, 5,1% de VIH et de nombreuses séquelles suite à l’injection’’.
Suivant le message du ministère de la sécurité et de la protection civile, ‘’l’usage de drogues par voie intraveineuse constitue incontestablement une pratique à hauts risques pour l’usager et une menace réelle pour la santé publique. Il peut contribuer à la dégradation de l’état de santé et à la désocialisation de ceux qui s’y livrent, et mettre leur vie en danger. De nombreuses familles sont confrontées à cette problématique sans aucun recours médical ou social possible’’.
Pour le département, ‘’il sied d’adapter notre législation en matière des drogues aux standards régionaux et sous-régionaux et de renforcer la capacité de nos structures de soins à offrir des soins de qualités aux usagers de drogues et à prévenir efficacement des troubles liés à l’usage des drogues’’.
Autre action à mener dans ce sens, le département opte pour ‘’la prise en charge intégrée de l’addiction à travers la création des centres spécialisés avec possibilité de dispensation des traitements de substitution aux opiacés (TSO) qui selon lui, devient une nécessité pour faire face aux conséquences sanitaires et sociales de la consommation des drogues et lutter contre la comorbidité’’. Le temps est pour une prise en charge effective des toxicodépendants.
A.M.C. avec MSPC