Plus qu’une prime à la rébellion, l’intégration dans l’armée nationale des criminels et autres trafiquants est la preuve que le régime a cédé. La création des unités spéciales est une façon intelligente, pour l’Etat, de réinsérer les groupes armés.
Le gouvernement n’a pas trouvé rien de mieux pour parvenir à la paix au nord du Mali que de créer des unités spéciales dont la part belle sera réservée aux groupes armés. Si dans l’idée de trouver un point de chute à ses combattants dont jusqu’ici le nombre reste méconnu, aujourd’hui avec la nouvelle décision de l’Etat, les choses se précisent.
Dans cette décision des autorités, il faut voir la main de la communauté internationale, notamment la France et même les Etats-Unis. Le pays de l’oncle Sam avait émis récemment le souhait de voir des patrouilles mixtes regroupant des éléments de la Minusma, des FAMa et des groupes armés.
En organisant de façon précipitée le Conseil supérieur de la défense, le pouvoir voulait prendre l’avance et donner son quitus avant de faciliter le plus rapidement un accord de paix. Ainsi, la position de la France d’imposer un accord en janvier est pris très au sérieux par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita.
Selon les observateurs, il ne pouvait en être autrement, car, on le savait, IBK avait donné toute l’attitude aux autorités algériennes de trouver une porte de sortie quel qu’en soit le prix. Et les lignes tracées dans cette perspective sont connues, mais n’excluent pas un retour en masse des rebelles et autres combattants qui évoluent dans le Nord du pays. Certes, le communiqué lu à la télévision nationale est laconique, mais les initiés savent pertinemment la portée des décisions qui en résultent.
Le constat qui se dégage est que nos plus hautes autorités cherchent à se débarrasser de la question du Nord, sans se soucier véritablement de certaines considérations.
La main tendue à Hassane Meydi dit Jimmy le Rebelle est une parfaite illustration du régime IBK à étouffer la vérité et la justice dans la résolution de crise du Nord du Mali. Pis, ce sont les services compétents de l’appareil militaire qui sont chargés de faire sa promotion dans la presse. Comme pour dire à ceux qui attendent justice qu’ils peuvent continuer de rêver.
Alpha Mahamane Cissé