Nos potentiels candidats à la conquête du palais de Koulouba mesurent-ils l’équation financière à résoudre, ne serait-ce que pour se faire parrainer ?
Comme l’exige la loi électorale, chaque candidat à l’élection présidentielle devra être parrainé par dix députés ou cinq conseils communaux par région. Cette disposition va-t-elle être revisitée ? Peu probable du fait de l’agenda politico-institutionnel déjà très chargé. Si ce n’est pas le cas, il ne faudrait tenir compte que des huit régions qui existaient au moment de l’adoption de la loi électorale de 2006 modifiée ensuite…
Or, à l’allure où vont les choses, il est probable que les élections communales partielles des conseils de cercle et de région n’aient pas en avril comme annoncé. Mieux vaut concentrer tous les efforts sur la tenue de la présidentielle en juillet-août prochain. L’Etat étant fragilisé du fait de la crise, il ne peut pas valablement tenir ces élections de proximité et relever le défi de la décisive présidentielle.
Il s’en suit que l’option du parrainage par les conseillers communaux sera réduite à la portion des huit régions préexistantes. Les signatures des conseillers communaux étant moins… onéreuse et relativement facile à avoir, plusieurs candidats piocheront sur ce terrain. Là aussi, il faut tenir compte de la problématique de l’inexistence de conseillers légitimes dans plusieurs communes infestées par la grave crise sécuritaire. Les membres des autorités intérimaires (en place dans certaines zones) feront-ils office de conseillers pouvant parrainer des candidats à l’élection présidentielle ? Cette question devra être soumise à la Cour constitutionnelle pour avis.
Face à ces incertitudes et interrogations, certains prétendants à Koulouba iront à la chasse de la signature de dix députés. Et, avec les 147 élus de la nation que compte l’Assemblée nationale (chacun ne pouvant parrainer qu’un seul prétendant à Koulouba), l’on devrait mathématiquement avoir au plus 14 candidats ayant choisi cette voie. Encore que ces députés sont connus pour vendre cher leur signature.
Dans tous les cas, l’on se demande si tout ce beau monde qui s’agite pour annoncer leur intention de candidature mesure avec exactitude les moyens à injecter dans la bataille. Avant de réfléchir aux moyens conséquents de la bataille électorale proprement dite ? Des milliards de F CFA sont en jeu et l’on ne peut alors s’étonner d’entendre le discours selon lequel le Mali est un pays pauvre !
Assi de Diapé
La rédaction