L’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye, a abrité le mardi 16 mars 2021, l’ouverture de la Conférence Internationale sur la Justice Transitionnelle au Mali. L’objectif était de contribuer au renforcement de la paix et de la réconciliation au Mali par la mise en œuvre de la politique de réparation.
Dans son intervention, le ministre de la Réconciliation Nationale, M. Ismaël Wagué, a vivement salué cette initiative. Il poursuit en disant qu’il n’y aurait question de paix sans justice. Ainsi il affirme que « Le Mali a adopté la justice transitionnelle dans le cadre de sa stratégie pour faire face à la crise multidimensionnelle qu’il vit afin de consolider le processus de paix. Comme vous le savez, (…) notre pays a besoin d’une réconciliation profonde qui va au-delà des gestes politiques. La poignée de main serait en effet de peu d’utilité, si les victimes de violences ne perçoivent pas un changement dans leur souffrance quotidienne. Pour ce faire, la paix doit s’accompagner de la justice pour les violations les plus graves, de la vérité sur notre histoire difficile, et de la réparation des préjudices subis afin de soutenir le relèvement et les transformations positives de notre société». Selon le ministre Wagué, le concept de la justice transitionnelle repose sur quatre composantes à savoir, la justice elle-même, la vérité, la réparation et les réformes.
« Une véritable réconciliation implique donc la nécessité d’une justice transitionnelle transformatrice dans ces quatre domaines complémentaires » a-t-il argumenté
Au regard de ces dits, pour M. Wagué, l’équation à résoudre à priori pour réussir le vivre ensemble à un nom, c’est la réparation. De ce fait il affirme que « la réparation joue un rôle essentiel, car elle cherche à répondre aux dommages subis par les victimes, en les aidant à reconstruire leur vie. (…) la réparation porte un message clair, que l’Etat et la société sont solidaires des victimes, qu’ils reconnaissent l’injustice qu’elles ont subie et qu’ils assument la responsabilité de les aider à se reconstruire. Pour que nous puissions atteindre le but rêvé de la paix, les milliers de maliens qui souffrent aujourd’hui du traumatisme de la pauvreté générée par la violence, doivent obtenir une réparation équitable. Pour qu’elle ait un vrai sens, la paix doit avoir des effets positifs sur la vie des victimes. Pour tout dire, la réparation doit-être l’un de ces effets positifs. »
Le ministre Wagué souligne que l’acte recherché est un défi existentiel qui incombe non pas seulement aux autorités maliennes mais aussi et surtout, ce défi sollicite le soutien sans faille de la communauté internationale. En conclusion le Col Wagué dira que : « L’engagement des autorités de la transition en faveur de la réparation des victimes de la crise malienne, avec des bases juridiques et politiques profondes, doit être bien plus que l’engagement d’un gouvernement en particulier. »
Par ailleurs, le président de la CVJR affirme qu’en vue d’apporter une réponse aux difficultés des victimes, une politique de réparation et un avant-projet de lois ont été mises en place par sa structure
Cette politique est le fruit d’une concertation sociale, d’un dialogue avec les communautés concernées, argumente-il. Il poursuit en disant que, la politique de réparation a fait l’objet d’un grand atelier national de validation, organisé par le ministère de la Réconciliation Nationale. Cependant M. Guillaume N’Gefa, représentant du Haut-commissaire des Nations-Unies pour les droits de l’homme au Mali affirme, qu’au sortir d’un conflit, la réparation des préjudices subis est un des éléments essentiels pour rendre justice aux victimes des violations des droits de 1’homme. Cela se traduit par la mise en place d’un programme de réparation dont le fondement se trouve dans les normes internationales et les meilleures pratiques en la matière, poursuit-il.
M Guillaume N’Gefa, ajoute que les autorités maliennes doivent démontrer leur volonté de lutter efficacement contre l’impunité par des actes concrets. Pour lui, nos autorités sont appelées à s’engager activement afin «… de garantir l’accès à la justice pour les victimes des violations et atteintes aux droits de l’homme, et de faire en srte que les victimes obtiennent réparation. » a conclu M. Guillaume N’Gefa, représentant du Haut-commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme au Mali.
Oumar ONGOIBA