En marge du Forum du 45è anniversaire de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) tenue la semaine dernière à Tomé au Togo, le président de l’institution, Christian Adovelande, a animé une conférence de presse. Les questions ont porté essentiellement sur le bilan des 45 ans de la banque, les défis à relever, les perspectives d’accompagnement du secteur énergétique et les nouvelles orientations de la banque.
En termes de bilan, Christian Adovelande a indiqué qu’en 45 ans d’existence, la BOAD a mobilisé 3000 milliards de FCFA, dont environ 1500 milliards pour les 5 dernières années. Elle a financé 1130 projets pour un montant total de 5300 milliards de FCFA. Par ailleurs, la banque entretient une coopération très forte avec la plupart des institutions qui interviennent dans le climat et notamment les énergies renouvelables comme le Fonds vert, le Fonds pour l’environnement mondial et le Fonds d’adaptation. «Nous travaillons beaucoup avec la Banque mondiale qui est très engagée dans le secteur de l’énergie et l’Union européenne», a affirmé le conférencier. Mais en dépit des efforts, les ressources restent insuffisantes, a-t-il reconnu, avant d’expliquer que la BOAD va continuer à mobiliser les ressources à travers un mécanisme mis en place et entend réussir sa mission.
La Banque restera-t-elle dans la continuité ou envisage-t-elle de nouvelles orientations ? A cette question, M. Adovelande a répondu que compte tenu du fait que les défis persistent, la BOAD, tout en renforçant ce qu’elle fait actuellement, doit évoluer vers d’autres horizons. «Il y a juste cinq ans que la priorité énergétique s’est imposée à nous. Nous allons faire toutes les réformes qu’il faut pour aller dans ce secteur, mais nous resterons toujours stratégiquement dans le financement des infrastructures dans les domaines aussi bien publics que privés. Nous sommes dans la sécurité alimentaire et nous y resterons. Nous allons renforcer notre appui au secteur privé (74% de nos financements directs vont au secteur public et 26% au secteur privé). Bref, tout en consolidant ce que nous faisons depuis 45 ans, nous sommes obligés d’aller vers les nouveaux enjeux qui s’imposent à nous, notamment l’électrification rurale, l’énergie solaire et tout ce qui concerne l’environnement», a-t-il expliqué. S’agissant des prévisions dans le secteur de l’énergie, le patron de la BOAD a évoqué les actions déjà entreprises par la banque, à savoir le financement en 5 ans de 18 projets pour un montant total de 185 milliards de FCFA dans le domaine des énergies renouvelables. En perspectives, la banque envisage de mobiliser des ressources en vue du financement des projets viables. La difficulté, selon lui, ne réside pas dans l’insuffisance de ressources financières, mais dans le fait de trouver des projets bancables et viables.
La BOAD a la responsabilité d’accompagner les gens pour qu’ils puissent présenter des projets bancables, et c’est ça la nouvelle orientation, a déclaré M. Adovelande. «Nous avons toujours eu tendance à attendre que les projets viennent à nous mais, nous allons faire en sorte d’accompagner les porteurs de projets, de les encadrer de leur apporter le renforcement des capacités. Nous allons jouer de plus en plus un tel rôle en consolidant ce que nous faisons déjà et qui constitue des enjeux pour la sous- région en matière d’infrastructures, de sécurité alimentaire, d’appui au secteur privé, mais la question climatique est devenue une nouvelle préoccupation à intégrer dans nos actions», a détaillé le président de la BOAD.
Envoyée spéciale
Fatoumata MAÏGA
L’Essor