La montagne a-t-elle accouché d’une souris dans l’affaire du « boucher de Gao » estiment des Maliens.
La peine de 10 ans d’emprisonnement infligé d’Aliou Mahamar Touré pour des atrocités et de crimes subis aux populations de Gao n’a pas convaincu plus d’un !
Le vendredi 18 août, les Maliens attendaient avec impatience le verdict de la Cour d’assise concernant Aliou Mahamar Touré, le commissaire de la police islamique du Mujao pendant l’occupation du nord du pays par les djihadistes et les terroristes.
Après la libération du nord, il a été arrêté en décembre 2013 par la force Barkhane et remis à l’armée malienne. Dès lors, il a été mis à la disposition de la justice malienne.
Il était devant le juge au cours de la session de la Cour d’assises, le vendredi dernier. Beaucoup de Maliens attendaient avec impatience le verdict de ce qu’on peut considérer comme la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Après l’instruction à la barre et les plaidoiries des parties civile et la défense, la Cour est arrivée à une sentence de 10 ans de prison. La surprise était énorme sur le visage de beaucoup de personnes.
Pour certains, ce verdict est clément vu la gravité de l’acte posé par ce commissaire de la police islamique.
Pour les faits, il faut rappeler que l’accusé avait « chicoté » des hommes en présence de leurs épouses, enfants et toute la population à Gao. Idem pour les femmes. Ces dernières en plus d’être battues, ont été même violées. Pis, celui que l’on nomme, le « boucher de Gao » a coupé des mains, pieds…
Avec 10 ans de prison dont 3 années passées derrière les barreaux, Aliou pourra se retrouver en liberté et peut être face à face avec ses victimes. Pourra-t-il vivre encore à Gao ?
Le cas de Aliou Mahamar devait être un exemple à décourager les autres. Dans tous les cas, la réconciliation passe par une vraie justice à la hauteur du crime.
Levy Dougnon
Source: lesechos