Dr Ali Tounkara, chercheur au Centre des Études Sécuritaires et Stratégiques au Sahel (CE3S) et Maître de conférences à l’Universités des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako a interpellé le ministre de la Justice et des Droits de l’homme et celui de la Sécurité et de la Protection civile sur le respect de la gratuité de certaines pièces dont le certificat de nationalité et l’extrait du casier judiciaire. Lisez plutôt son message.
Les maliens et maliennes viennent de prendre part aux Assises Nationales de la Refondation (ANR), il est ressorti de discussions, la nécessité de refonder l’État afin qu’il soit davantage perçu par les maliens et maliennes comme utile et non prédateur.
Dans l’euphorie des assises, des concours d’entrée à la fonction publique viennent d’être lancés et lesquels concours sont ouverts aux seuls citoyens maliens. Il se trouve que les critères de participation auxdits concours requièrent un certain nombre de pièces, au rang desquelles, le certificat de nationalité, l’extrait de casier judiciaire et le certificat de bonne vie et mœurs, tous gratuits et accessibles théoriquement.
Messieurs les Ministres, vous n’êtes pas sans savoir que dans nos tribunaux et commissariats de police, aucune de ces pièces n’est gratuite et pire encore, on exige au citoyen de s’acquitter d’une somme d’argent (les prix varient d’un endroit à un autre. En moyenne, chaque pièce couterait 750 FCFA) au retour, pas de quittance.
Il est de votre responsabilité de rappeler à vos subordonnés, l’éthique et la morale tant chères pour bâtir un nouveau Mali (Malikura).
Clarifiions- le tout de suite, dans ces deux corps (police et administration judiciaire) il y a bien évidemment des femmes et des hommes très intègres et patriotes dont les voix portent peu pour mettre un terme à ces pratiques malsaines dénaturant les missions oh combien nobles de nos services de justice et de sécurité. Ainsi, la tromperie, la force de l’argent, la laideur, la cupidité, la calomnie et le mensonge se sont légitimés dans toutes les sphères de l’administration publique. Refonder un pays, passe nécessairement par le respect des droits des concitoyens et la redevabilité de l’élite au pouvoir.
Il ne s’agit pas de proclamer la refondation mais plutôt de se dire qu’est-ce que je fais au quotidien pour que cette refondation devienne une réalité ?
Vive l’élite exemplaire et redevable.
Dr Aly TOUNKARA
NB : le titre et le chapô sont de notre rédaction
Source: LE PAYS