Le mercredi 22 janvier 2025 restera gravé dans les mémoires comme un jour de justice et d’espoir pour la culture malienne. Rokia Traoré, cette voix qui porte si haut les couleurs de notre pays, retrouve enfin la liberté après des années d’épreuves judiciaires. Ce dénouement marque bien plus qu’une simple victoire personnelle pour l’artiste : il symbolise le triomphe de la résilience et du dialogue face aux défis les plus complexes.
Bamada.net-Cette affaire, qui a vu l’intime se mêler à l’international, nous rappelle l’importance de l’humanité dans les débats juridiques. Pendant trop longtemps, l’image de Rokia Traoré a été associée à un conflit familial, éclipsant l’immense contribution de cette femme à la culture et au rayonnement de notre nation. Depuis les premiers jours de son arrestation en Italie jusqu’à son extradition en Belgique, nous avons suivi avec douleur le parcours d’une mère, d’une artiste, d’une Malienne.
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La justice, bien que parfois lente et imparfaite, a su entendre aujourd’hui la voix de la raison. En trouvant un accord autour de la garde de sa fille, Rokia Traoré et son ex-conjoint, le dramaturge belge Jan Goossens, montrent que même dans les moments les plus tendus, il est possible de privilégier l’intérêt supérieur d’un enfant. Cette solution, qui apaise les tensions, est un rappel que les conflits peuvent être résolus par le dialogue et la compréhension mutuelle.
Mais au-delà du personnel, il y a l’icône. Rokia Traoré n’est pas qu’une mère en quête de justice, elle est une étoile de la musique malienne, une ambassadrice de nos traditions et de notre modernité. Sa voix, qui s’est tue un temps sous le poids des procédures judiciaires, doit désormais retrouver sa place sur les scènes du monde entier. Car chaque note qu’elle chante porte en elle l’âme du Mali, sa beauté, sa résilience et son espoir.
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Cet épisode douloureux ne doit pas nous faire oublier l’essentiel : Rokia Traoré est l’une des nôtres. Elle a traversé cette épreuve avec dignité, rappelant à tous que même dans l’adversité, la force de l’identité malienne reste intacte. Elle mérite aujourd’hui de tourner la page et de renouer avec ses projets artistiques, mais aussi avec son rôle de porte-voix de notre culture sur la scène internationale.
En tant que société, nous devons aussi tirer des leçons de cette histoire. Les conflits familiaux, surtout lorsqu’ils impliquent des enfants, doivent être traités avec une attention particulière et un souci de conciliation. La souffrance des parents ne doit jamais masquer l’intérêt de l’enfant.
Rokia Traoré a payé un lourd tribut, mais elle sort de cette épreuve renforcée, prête à écrire un nouveau chapitre de sa vie. À nous, Maliens, de lui témoigner notre soutien inconditionnel, de célébrer son talent et de saluer son courage.
Rokia Traoré est libre. Mais sa liberté est aussi celle de la musique malienne, qui reprendra bientôt son envol grâce à elle. Nous ne pouvons qu’espérer que cette étoile, qui a brillé dans l’obscurité, illuminera à nouveau nos vies par son art.
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Ladji Djiga Sidibé
Source: Bamada.net
