Le premier ministre civil soudanais Abdallah Hamdok, a annoncé le dimanche 2 janvier 2022 sa démission. Il a indiqué qu’il a échoué dans sa mission, celle de parvenir à bout du consensus qu’il s’était fixé.
Dans l’annonce, le premier ministre disait ceci « j’ai tenté de mon mieux d’empêcher le pays de glisser vers une catastrophe, alors qu’aujourd’hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie ». Il ajoute : « au vu de la fragmentation des forces politiques et des conflits entre les composantes (civils, militaires). Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus cela n’est pas produit » a souligné le premier ministre dans son message adressé à la nation sur la télévision d’Etat.
Abdallah Hamdok explique que l’unité et le destin du pays sont confrontés à de nombreux défis et qu’il laissera la place à d’autres fils du pays pour compléter la marche vers le reste de la transition qui mènera à l’Etat civil démocratique.
En l’en croire, « le gouvernement de la transition était confronté à des défis majeurs dont les plus importants étaient la distorsion de l’économie , l’isolement international étouffant, la corruption et des dettes dépassant les 60 milliards de dollars, la détérioration de la fonction publique, de l’éducation et de la santé, et la destruction du tissu social qui est apparu dans la guerre du Darfour, du sud Kordofan, du Nil Bleu et d’autres difficultés ».
Il a aussi ajouté que le consensus politique entre les composantes civiles et militaires n’a pas « survécu » avec les mêmes degrés d’engagement et d’harmonie avec lequel il a commencé. Selon lui, ce qui est le plus dangereux c’est que les répercussions de ces divisions ont atteint la société et ses différentes composantes, alors que discours de haine et de trahison et le manque de reconnaissance de l’autre sont apparus et le dialogue pour arriver à un consensus s’est bloqué. Pour Hamdok, « c’est ce qui a rendu le processus de transition fragile et plein d’obstacles et de défis ».
Aussitôt cette annonce faite, Abdallah Hamdok est devenu le plus détesté de la rue la population clamait que « Hamdok est le traitre qui aidait les militaires à faciliter le retour de l’ancien régime ».
Pour rappel, Hamdok 65 ans était premier ministre du gouvernement de transition au Soudan depuis le 21 Aout 2019, quatre mois après le renversement de l’ex-président Oumar el-Bechir.
Il avait été arrêté le 25 octobre 2021, par des hommes armés au cours d’un coup d’Etat avant d’être réinstallé dans ses fonctions un mois plus tard.
Sa démission est intervenue à cause des manifestations qui ont occasionné la mort d’une cinquantaine de personnes et des centaines de blessés.
Tioumbè Adeline Tolofoudié stagiaire
Source: LE PAYS