Hier, dans la soirée, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), par la voix de son principal leader, Soumaïla Cissé, a appelé les Maliens à boycotter les concertions régionales initiées par le Gouvernement.
Prévues pour le 6 novembre, c’est finalement la date d’hier lundi 12 novembre a été retenue par le Gouvernement pour l’ouverture des concertations sur le découpage administratif qui verront la création de nouveaux cercles et des nouvelles Régions. Une initiative à laquelle s’opposent des partis de l’opposition. On se souvient que l’URD, le parti de Soumaïla Cissé, avait tenu une conférence de presse en début de ce mois pour dire qu’il était contre ce projet « Unilatéral » qui portait en lui les «germes de la division» des Maliens. Salikou Sanogo, 1erVice-président du parti avait appelé les autorités à surseoir à ce projet en attendant de les organiser avec l’implication de tous les acteurs. Si ce conseil n’était pas suivi, il avait prédit un « échec » à ce projet semblable, à celui relatif à la révision constitutionnelle. Hier soir, c’était au tour du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) de se prononcer sur ce projet, même si personne ne se faisait d’illusions sur ce qu’il en pensait. C’est, donc, sans surprise que le front, par la voix de son leader Soumaïla Cissé, a appelé les Maliens à boycotter les concertations régionales qui, en principe, devraient commencer hier. Il est à croire que les longues minutes que le Premier Ministre a passé à expliquer les contours de ce projet lors d’une rencontre avec les jeunes n’a pas convaincu du côté du FSD. Répétant les mêmes choses ; mais, avec des mots différents de celui de Salikou Sanogo, Soumaïla Cissé a rejeté le projet au nom du FSD. Tout comme Salikou Sanogo, son Vice-président au sein de l’URD, il pense et dit que ce projet «porte les germes de la division». Il en veut pour preuve la manifestation dans la ville de Bla, hier, lundi, réclamant l’érection du cercle en Région. C’est, selon lui, le début d’une crise qui verra le pays entier s’y engouffrer si le Gouvernement n’y prend pas garde. «Nous tenons, pour Responsable, IBK et son Gouvernement de toutes les conséquences qui vont découler de ce projet de découpage administratif », prévient-il. « Ces concertations régionales risquent de donner lieu à la multiplication des surenchères tribales, ethniques et régionales dont la finalité sera l’affaiblissement continu du Mali », peut-on lire dans le document de presse du FSD. Pour terminer, Soumaïla Cissé précise: «Le FSD n’est pas opposé à une réorganisation territoriale pour un pays aussi vaste et sous-administré comme le Mali. Mais un tel processus ne peut être conduit dans l’impréparation, l’opacité et la ruse favorisant telle tribu ou communauté. Il doit être un processus ouvert, participatif, mûrement réfléchi et conduit par un pouvoir légitime».
Mohamed Sangoulé DAGNOKO
LE COMBAT