De plus en plus, la communication des hommes politiques se fait via les réseaux sociaux. Aidés par des «community managers», ils veulent se construire une image virtuelle. Mais, à l’heure où l’accès à l’information s’est démocratisé et que le phénomène des «fake news» gagne en importance, cette tâche est loin d’être aisée. En témoigne la montée en puissance du «fact-checking» pour traquer égos et mégalos.
E-REPUTATION : Je suis connecté donc je suis !
A l’ère du 2.0, les personnalités politiques font des réseaux sociaux leurs choux gras. Post, tweet, commentaires, chacun y va de son feeling. Ils restent « hyper connectés » afin de porter leur image encore plus loin.
La toile est tombée, les hommes politiques montent sur scène. Ces personnages publics s’incrustent minutieusement dans le monde virtuel. Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) n’ont plus de secrets pour eux. La recherche de l’e-réputation fait désormais partie de leur programme.
« Le virtuel offre de belles possibilités d’obtenir plus de visibilité pour les personnalités politiques. Mais, malheureusement, on constate qu’ils ne les investissent qu’à la veille des élections », constate Roger Assamoi, expert en communication digitale.
Ces nouvelles plateformes ne sont que la continuité de la vie réelle. Par conséquent, il faut d’ores et déjà jouir d’une bonne réputation dans la vraie existence.
« Quiconque se fabrique une destinée virtuelle, la Var (rires) est là pour élucider la vérité sur sa personne ». Pour M. Assamoi, les belles images et les slogans accrocheurs postés sur les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), à eux seuls, ne suffisent pas pour attirer la lumière sur les hommes politiques. Ces derniers, soutient-il, doivent proposer des contenus nouveaux et originaux.
« Les électeurs ne sont pas dupes. Ils disent souvent que les personnages politiques ne se souviennent d’eux que lors des votes. Comme des visites de proximité, leurs post sur les réseaux sociaux, leurs articles sur les sites web doivent être des moments d’écoute, de partage et de communion pour mieux gagner la confiance de leur audience », confie-t-il.
L’image vaut mille mots. Malgré tout, elle doit être accompagnée d’actes concrets. L’expert en communication estime que les politiques doivent organiser des rencontres physiques avec leurs audiences autour de questions soulevées en ligne et aussi organiser des actions citoyennes (ex : demander à son audience comment impacter son pays, quelles sont leurs attentes, etc.).
Ne dit-on pas trop de communication tue la communication ! Il est alors important pour les hommes politiques de ne pas abuser des nouvelles techniques de communication.
« L’idée n’est pas de commenter chaque débat, de compatir à chaque catastrophe ou de célébrer chaque fête. L’essentiel, c’est de partager des contenus pertinents », conseille Roger Assamoi.
D’après lui, c’est ainsi qu’on acquiert, consolide et pérennise l’e-image pour les hommes politiques. Et, gare au « bad buzz » !
Paul Y. N’GUESSAN
Source: Bamako News