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Mariage arrangé : une pratique stressante qui gagne le terrain

Au Mali, le mariage arrangé (mariage consanguin) comporte non seulement des conséquences sur la vie de la femme, mais porte atteinte au consentement des époux, une des conditionnalités en matière de droit. Chaque année, ils sont nombreux ces jeunes (hommes et femmes) qui subissent cette pratique imposée par les parents, (généralement chez les Peuhls, les Djokaramès, les Soninkés et les Dogons) qui consiste à leur donner en mariage à un proche parent, sans leur consentement. D’ailleurs, on le dit : «les cousines sont faites pour les cousins ».

Dans les sociétés pratiquant le mariage arrangé, les femmes ont un statut inférieur à celui de l’homme. Les femmes sont mariées, car elles doivent souder la famille, au détriment souvent de leur bien-être qui n’est pas une priorité.

«On dit à la femme marie toi avec ton cousin et à l’homme accepte ta cousine pour souder la famille » quelle injustice ? nous dira Massiré, une jeune Djokaramè, victime de la pratique.

Aussi, ajoute-t-elle, la pression est tellement forte sur les deux jeunes qu’ils sont obligés d’accepter la décision de leurs parents. Mais hélas, généralement, au bout de quelques mois, voire des années, se sont les remords des deux côtés, ainsi s’en suivent les insultes, car les deux personnes ne s’aiment pas. Certains n’ont parfois pas de points communs, explique cette jeune femme.

Notre interlocutrice n’a pas manqué d’évoquer le problème qui existe généralement entre un homme lettré et la femme non-instruite. Cette situation dont souffrent ces femmes, surtout avec l’avènement des réseaux sociaux (Facebook, Whatsapp, etc.).

« Mais, pourquoi continue-t-on une telle pratique, sachant bien qu’un jour ou l’autre, l’un d’eux ou les deux vont demander le divorce, provoquant ainsi la dislocation des liens familiaux», regrette-t-elle.

Selon Inna, une mère de famille: « sur 10 mariages arrangés, vous ne verrez qu’un seul réussir, c’est-à-dire, voir l’homme et la femme vieillir ou jusqu’à ce que la mort les sépare. Sinon les autres, c’est le divorce ou l’enfer garantis. Aujourd’hui, les jeunes se choisissent entre eux, même avec ça, il y a des problèmes, à plus forte raison leur imposer un mariage dit arrangé», soutient-elle.

Certes, le mariage arrangé n’est pas interdit, à moins que l’un des conjoints s’y oppose, mais, il revient aux parents de revoir certaines de nos us et coutumes qui ne collent plus avec les réalités du moment.

Si autrefois, ces mariages étaient sceller pour sauvegarder l’entente entre parents et familles, ou éviter la dislocation de la richesse familiale, de nos jours, diverses conséquences non les moindres peuvent découler de ces unions forcées entre consanguins : la drépanocytose, le suicide, etc.

Malheureusement, la pratique existe dans presque toutes les régions du Mali, Aux risques d’être bannis par ses propres parents, en cas de refus d’un mariage arrangé, ce sont les conjoints qui en souffrent.

En tout cas, de plus en plus des jeunes commencent à se révolter contre la pratique. Pis, pour soulager leurs souffrances et celles de leurs parents qui ne peuvent plus des plaintes, ces derniers finissent par accepter le divorce, ou le conjoint prendra une seconde épouse.

Beaucoup de parents, notamment ceux vivants en ville, demandent le consentement de leurs enfants avant de les donner en mariage. Car certains ont bien compris que nous sommes au 21è Siècle et que les cousines ne sont pas faites uniquement pour les cousins qui ont d’autres visées et vice-versa.

Fatoumata Koita

Source: Bamako News

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