Considérée comme le « nid » des marchands de drogues, la commune II du district de Bamako demeure de nos jours, jusqu’à preuve de contraire, confrontée à l’expansion du fléau. En dépit de nombreuses arrestations et dénonciations qui se poursuivent d’ailleurs, le sujet reste, malheureusement, tout le temps alarmant dans cette commune. La métastase du phénomène fait qu’on ne peut passer un mois plein sans qu’il y ait démantèlement d’un réseau de falsificateurs de documents administrateurs ; arrestation d’une bande de braqueurs ou d’autres faits attentatoires à la vie humaine ; voire la découverte d’un réseau de dealers en pleine vogue dans cette localité de la capitale malienne (Bamako). En tout état de cause, le commissaire Tomoda a, lors de la présentation de sa nouvelle stratégie de combat (opération Founou-Founou), clairement opté pour cette expression : « J’invite les dealers à déposer leurs drogues afin d’être épargnés au prix de leur réinsertion sociale ».Cette nouvelle stratégie vise d’abord à cibler les dealers et leurs clients se trouvant un peu partout dans les coins stratégiques de la commune II.
Via ce programme, il s’agit, dit le commissaire, d’annoncer aux individus commercialisant ou consommant les drogues d’abandonner ce qu’ils font comme travail pour ne pas avoir de problème avec les éléments de police du commissariat de police du 3ème Arrondissement de Bamako. « Repentez-vous pour échapper à une traque sans merci », tel est le message du commissaire lancé aux dealers et leurs clients. Ces dealers qui, aux dires du commissaire, seront désormais identifiés et arrêtés « auront donc intérêt d’aller volontairement déposer leurs marchandises (drogues ou tout produit prohibé) devant les autorités compétentes » pour être en paix, voire pour pouvoir éviter toute descente inopinée des éléments de la brigade de recherche de ce commissariat de police. Suivant les précisions du compol, l’idée est d’en finir avec la drogue dans la commune II du district de Bamako. « On a nul besoin de chiffres pour étayer les faits, tout le monde sait que le pays est, aujourd’hui, envahi. Et surtout que les jeunes sont particulièrement victimes du fléau. Il faut donc agir, et vite ! », A-t-il clarifié. Pour ainsi démarrer ou lancer cette nouvelle opération, ce commissaire et certains de ses hommes se sont rendus dans les familles fondatrices de Bamako (Niaré, Touré Dravé).Ce, pour leur expliquer le pourquoi de l’opérationnalisation de ce nouvel programme. Outre cela, des autorités municipales ; des religieux ; et certaines associations des jeunes et des femmes de la commune II ont été également saisies et consultées par le commissaire du 3ème Arrondissement. Après des explications, toutes les autorités et associations rencontrées ont approuvé et adhéré à la cause de ce nouveau combat, assurant les policiers que leur accompagnement ne fera pas défaut pour la réussite de l’opération.
Mamadou Diarra
Source: Journal le Pays- Mali