Le palais des sports de Bamako a servi de cadre au lancement du tout nouveau Mouvement pour la Refondation du Mali, (MOREMA). Composé de plus d’une vingtaine de partis politiques, d’une quinzaine de d’associations de femmes et de jeunes et de plusieurs autres associations représentant les communautés religieuses dans leurs diversités, le MOERMA a estimé que le combat de la refondation au Mali est un combat à long terme. C’est pourquoi, compte tenu de la situation exceptionnelle de la transition que vit le Mali, il trouve urgent et nécessaire d’unir pour panser les plaies et fractures qui existent entre les différentes composantes de la société malienne.
« Nous sommes dans une transition qui a été voulue par le peuple malien, qui est reconnue par la communauté internationale et qui a le devoir de mener le Mali vers de nouvelles autorités légitimes issues d’élections crédibles et transparentes. Pour la réussite de cette mission, il faut la paix sociale, la concorde, l’entente, le dialogue entre tous les fils du pays » a indiqué Me Kassoum Tapo, président du MOREMA, à l’entame de ses propos.
C’est pourquoi, la future démarche à suivre par le mouvement sera, selon lui, la mise en œuvre de cette politique. « Nous allons très rapidement faire le congrès constitutif et mettre en place des structures qui vont élaborer un plan d’action à court terme, à moyen terme et à long terme. Parce que refonder le Mali, ce n’est pas à deux jours. A court terme, c’est d’abord de sortir de cette situation difficile aujourd’hui, … A moyen terme, c’est de participer aux nouvelles échéances qui vont venir et à long terme dialoguer avec tous les Maliens pour voir toutes les difficultés qui assaillent le pays » a-t-il indiqué.
Le président de ce mouvement de refondation a tenu à préciser que la mission du MOREMA n’est jamais de charger la transition. Par ailleurs, il a appelé le pouvoir en place au respect strict des droits individuels, des libertés publiques et à l’engagement de tenir des élections crédibles afin de conduire le Mali vers un futur meilleur.
Un point sur lequel le guide religieux, Mohamed Chouala Bayaya Haïdara et le secrétaire administratif du Collectif pour le développement de la République (CDR), Boubacar Yalkoué ont successivement mis l’accent dans leur prise de parole.
Ils ont demandé à la libération de Mohamed Youssouf Bathily (Ras Bath), porte-parole du CDR et coaccusés, car selon eux, ceux-ci sont abusivement détenus depuis plusieurs mois pour des faits jugés non crédibles par la justice.
Aux dires de Chouala Bayaya Haïdara, on ne peut pas parler de paix, d’entente et de cohésion sociale, tant que règne l’injustice.
Par ailleurs, il a appelé les autorités de la transition à sortir de leur façon de faire les choses, à s’ouvrir au peuple et être à attentifs aux cris de cœur de la population. Selon lui, rien n’a changé dans la gestion des affaires, alors que ce sont ces maux qui ont été la cause du soulèvement contre le régime d’IBK.
Lui et Boubacar Yalkoué ont aussi dénoncé d’autres dérives de la transition telles que l’insécurité, la crise sanitaire et scolaire, le chômage des jeunes, la démolition et la zone aéroportuaire etc.
Et pour le président du MOREMA, Me maitre Kassoum Tapo, dénoncer les dérives de la transition n’est pas égal à charger la transition comme certains le pensent.
Issa Djiguiba
Source: Journal le Pays- Mali