L’ancien chef de l’Etat est désormais persuadé qu’il va devoir revenir sur la scène politique dans les prochains mois. Francetv info a enquêté auprès de ses proches pour comprendre comment il s’y prépare.
C’est l’un de ses plus proches amis qui nous l’assure : “Il ne se pose plus la question de savoir s’il va devoir revenir ou pas. Désormais, son sujet, c’est de savoir ce qu’il va proposer aux Français le jour venu.” Un an et demi après s’être placé en retrait de la vie politique, Nicolas Sarkozy ne s’en cache plus : face à la situation économique et sociale du pays, il considère définitivement que d’ici à 2017, il sera le seul, à droite, à pouvoir proposer un projet susceptible d’emporter l’adhésion d’une majorité de Français.
Pour comprendre comment il prépare son retour sur le devant de la scène politique, francetv info a enquêté auprès de ses proches. A quelle date reprendra-t-il la parole ? Quel projet portera-t-il ? Que fait-il en attendant ?
Il consulte, il écoute, il réfléchit…
Depuis le 6 mai 2012 et la défaite face à François Hollande, tout se trame à 800 mètres du palais de l’Elysée. Au 77 de la rue de Miromesnil, dans le XVIIe arrondissement de Paris, Nicolas Sarkozy reçoit dans ses bureaux des dizaines et des dizaines de visiteurs. Occasionnels ou réguliers, hommes politiques ou grands patrons, artistes ou intellectuels… Tous font ce même constat, que résume un membre du premier cercle en ces termes : “Il bout d’impatience face à la déliquescence du pays.” “Il est attristé de voir dans quel état les socialistes ont mis le pays, estomaqué par l’incompétence de François Hollande et très inquiet de ce qui pourrait se passer dans les mois à venir”, développe son amie Danièle Giazzi, déléguée générale de l’UMP et élue parisienne, qui le connaît depuis plus de trente ans.
Pour en parler, il multiplie donc les rendez-vous. “C’est aussi une manière de montrer qu’il est encore dans le jeu, à ceux qui aimeraient qu’il ne le soit plus”, analyse le député Franck Riester. “Il voit tout le monde… jusqu’aux quatrièmes et cinquièmes couteaux de l’UMP !”, s’étonne un autre parlementaire francilien. “Il a besoin de voir du monde, de discuter, pour sentir ce qui se passe dans le pays”, rétorque un de ses proches.
“Il s’intéresse beaucoup à la manière dont les élus voient les choses, comment ils regardent la situation du pays, ce qu’ils ressentent sur le terrain”, acquiesce son ami Yves Foulon, député-maire d’Arcachon. “Nicolas Sarkozy est quelqu’un qui s’alimente beaucoup. C’est un haut fourneau”, ajoute celui qui était sa plume à l’Elysée, Camille Pascal. De fait, ses anciens conseillers ont été invités à lui transmettre régulièrement des notes, sur tous les sujets qui peuvent faire l’actualité. “Il enregistre tout”, ajoute Camille Pascal. A quoi cela servira-t-il ? “L’avenir le dira.”
Il mise sur une poussée du Front national et une UMP sans leader
Ce qui est certain, c’est que Nicolas Sarkozy s’attend à ce que la situation du pays s’aggrave encore dans les mois à venir. “S’il devait revenir, c’est que la situation aura empiré ou que, du moins, elle ne se sera pas améliorée”, décrypte un ancien conseiller. “L’échec de la politique de François Hollande sera un élément déterminant : la France sera économiquement au tapis, il y aura un très fort rejet du politique…”, prédit son ami Yves Foulon. “Sa stratégie, c’est d’attendre que la situation pourrisse bien comme il faut”, observe un autre député UMP.
SOURCE / francetvinfo.fr