Après l’échec de sa guerre médiatico-diplomatique contre le Mali et ses sanctions imposées à notre pays à travers la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la France ne renonce pas pour revenir en force sur le sol malien. Elle vient de trouver une autre porte d’entrée: celle de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). L’organisation militaire vient de sceller, le mardi 10 mai dernier, à Abujan, une collaboration avec la CEDEAO pour, dit-on, lutter, contre le changement climatique et l’insécurité. Ce rapprochement n’augure rien de bon pour le Mali. Derrière ce mariage forcé, se cache la volonté de ces deux organisations à envahir le Mali. De quoi s’inquiéter.
Selon un ancien chef d’État-major de l’armée française, son pays est au Mali pour vingt (20) ans. Partie sur la pointe des pieds du Mali, avant cette date, après un bilan mitigé de neuf ans de lutte contre le terrorisme, la France veut coûte que coûte payer à notre pays ce départ précipité par tous les moyens légaux et illégaux qu’elle compte mettre à sa disposition. La dernière trouvaille: une collaboration entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Elle ne vise ni moins ni plus que le Mali. Cette nouvelle coopération entre deux (02) organisations qui ne visent pas le même objectif est une menace pour la stabilité du Mali. Elle permettra à la France de signer son retour triomphal sur le territoire malien par une porte dérobée.
Organisée le 10 mai 2022, la rencontre s’est déroulée au siège de la CEDEAO, à Abuja, Nigeria, entre la direction de l’Alerte précoce de la Commission de la CEDEAO et la direction du Pôle pour l’axe stratégique Sud de l’OTAN. L’objectif visé, à travers cette séance de travail entre les deux organisations, était d’étudier les axes de collaboration potentiels et les domaines d’intérêt mutuel. Elle a porté, notamment sur le changement climatique, la lutte contre le terrorisme, la piraterie dans le golfe de Guinée et le renforcement des capacités.
L’arbre ne doit pas cacher la forêt. C’est une nouvelle menace qui plane sur le Mali. Après celle des terrorismes, les bras armés de l’Occident, la collaboration entre la CEDEAO et l’OTAN est un autre plan de déstabilisation du Mali qui sera mis à la disposition de la France pour son contrôle de notre pays et du Sahel. Cela intervient après son revers, en mars dernier, au Conseil de sécurité, à New York, où elle a échoué à faire adopter une résolution contre le Mali, suite à la victoire éclatante des Forces armées maliennes (FAMa) sur les groupes terroristes qu’elle entretient sur notre sol.
Selon elle, l’adoption de la résolution permettrait une intervention militaire internationale à Moura. Elle visait à protéger les populations de ce village contre les ‘‘exactions’’ de l’armée malienne. L’argument était ainsi trouvé pour mobiliser de nouveau le monde entier contre notre pays. Mais grâce à la Russie et à la Chine, la résolution n’a pu été adoptée. Elles ont mis leur droit de véto pour sauver le Mali d’un bombardement de l’armée française contre les installations militaires du Mali, à l’image de la Côte d’Ivoire. Un autre échec pour Emmanuel Macron, le président français, qui espérait d’un retour au Mali, cette fois-ci par la grande porte.
Le ridicule ne tue plus. Le président français, il y a quelques années, jugeait l’OTAN en ces termes: ‘‘Ce qu’on est en train de vivre, c’est la mort cérébrale de l’OTAN”. Et toute honte bue, il fait appel à cette organisation criminelle pour signer une collaboration avec la CEDEAO à des fins géostratégiques contre le Mali et les autres de la sous- région.
Sinon comment comprendre que deux organisations qui ne visent pas le même objectif peuvent se donner la main. Ce qui est sûr, elles n’ont rien de commun si ce n’est pas pour envahir un jour le Mali. La lutte contre le changement climatique et l’insécurité est un prétexte pour permettre à l’OTAN de mener des actions subversives et de déstabilisation contre le Mali. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans ses objectifs, se propose de «promouvoir la coopération et l’intégration dans la perspective d’une Union économique de l’Afrique de l’Ouest en vue d’élever le niveau de vie de ses peuples, de maintenir et d’accroire la stabilité économique, de renforcer les relations entre les États membres et de contribuer au progrès et au développement du continent». Alors que l’OTAN incarne l’association transatlantique qui établit un lien permanent entre la sécurité de l’Amérique du Nord et la sécurité de l’Europe. Elle est l’expression concrète d’un effort collectif visant à défendre les intérêts communs de tous ses membres.
Le débat qu’on est en train de fuir viendra tôt ou tard sur la table. Faut-il quitter la CEDEAO? Parce que le jour où l’organisation ouest- africaine va sceller cette collaboration avec l’OTAN, la porte du Mali, en tant que pays membre, sera ouverte à la France pour des interventions militaires. Avant qu’il ne soit trot tard, les autorités maliennes doivent prendre le taureau par les cornes. Comme on le dit gouverner, c’est prévoir.
Nous devons comprendre que la guerre des Occidentaux contre la Russie se joue au Mali. Ils sont prêts à tout. Et pour cela, ils sont en train de réunir tous les moyens pour stopper l’avancée russe en Afrique qui connaît des succès au sein de la jeunesse du continent. Une invasion du Mali n’est pas à exclure !
Yoro SOW
Source : L’Inter de Bamako