Afin de trouver les fonds pour remédier aux dégâts qu’a pu connaître le Mali sur le plan économique, une conférence des donateurs sur le Mali aura lieu le 15 mai à Bruxelles, pour «remédier aux dégâts causés par la guerre contre les islamistes dans ce pays», comme l’a laissé entendre le ministre français de l’Economie, lors d’une conférence de presse à Dakar où il était en visite. Elle sera co-présidée par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le président français François Hollande.
Cette initiative fait suite à l’intervention militaire au Mali, sur laquelle le ministre français de l’Economie est revenu en ces termes : «La France est fière d’avoir mené cette intervention. Elle l’a fait parce qu’elle croit à l’intégrité du Mali et parce qu’il y a des valeurs auxquelles elle est attachée », a affirmé M. Moscovici.
Du côté du Mali où l’on fonde beaucoup d’espoir sur cette rencontre internationale, il y a eu des réunions sectorielles pour préparer l’événement. L’Atelier national pour la prise en compte des préoccupations de la Société civile lors de cette Conférence des Amis du Mali, a eu lieu le 27/04/2013. A cette occasion, M. Bernard Soret, chargé d’affaires à la Délégation de l’Union européenne au Mali, a attiré l’attention sur le rôle de la société civile sur la nécessité de réussir le processus de réconciliation et de reconstruction du pays : «C’est une évidence de souligner que la République du Mali a été bouleversée par une crise politique, institutionnelle et sécuritaire qui a remis en cause sa capacité interne à faire face à ses obligations, à ses responsabilités notamment auprès de sa population.
«L’année 2012 et la période de transition qui s’en est suivie a été difficile. Mais vous conviendrez avec moi qu’il faut maintenant aller de l’avant et unir nos forces pour réfléchir aux leçons à tirer de cette crise en particulier maintenant que nous sommes dans une situation de sécurité nouvelle grâce à la France, à nos amis africains et à l’adoption d’une résolution des Nations unies. Toute chose qui permettra de réinventer le vivre ensemble et de construire un État malien uni, réconcilié et ancré dans un système de gouvernance démocratique qui lui corresponde » a laissé entendre le chargé d’affaires Européen.
La société civile a évidemment émis ses préoccupations qui tournent essentiellement autour des principes fondamentaux d’un Etat démocratique respectueux des droits de l’homme et des libertés, non sans émettre quelques propositions pour la reconstruction du Mali.
Mais si l’on parle de relance économique, on pense surtout à l’entreprise. C’est pourquoi, le Conseil national du patronat du Mali a organisé à son siège, le samedi 20 avril dernier, dans le cadre des préparatifs de cette rencontre de Bruxelles, un atelier national dont l’objectif est d’assurer une prise en charge optimale des préoccupations du secteur privé lors dudit sommet de Bruxelles.
Un plan de relance de l’économie d’un coût de 77 milliards Fcfa a été ficelé. Notons que le Cnpm n’a pas attendu le sommet de Bruxelles pour travailler sur cette question des besoins du secteur privé pour remettre en marche la machine économique. Au préalable, l’organisation patronale, avait initié une démarche concertée avec les pouvoirs publics et qui a abouti à une série de recommandations en vue de la relance de l’économie.
Mais il reste évident que la question des élections risque d’être abordée lors de e sommet des donateurs car le retour à une vie constitutionnelle normale est une des grandes exigences des partenaires financiers du Mali et cela passe naturellement par l’organisation d’élections transparentes et crédibles. Un grand défi que les autorités de la transition se promettent de relever, après avoir fixé la date du premier tour de la présidentielle au 7 juillet 2013.
De toute façon, à l’heure actuelle, les besoins du Mali sont énormes et les attentes des populations et des autorités en ce qui concerne les retombées de ce sommet des donateurs, au point que nous rêvons de voir une pluie de milliards s’abattre sur le Mali. Mais ils ne serviraient à rien s’ils ne sont pas bien gérés dans un Etat de droit où la démocratie et la justice ne seraient pas simplement un vernis, mais une réalité.
Nouhoum DICKO