Suite à l’attaque d’Aguelhok les soupçons de collaboration étroite entre certains groupes
signataires et les terroristes s’accumulent. Depuis quelques jours le groupe armé signataire tente
lamentablement de noyer le poisson.
En effet, après l’intervention douteuse de Bilal Ag Cherif, chef du MNLA, qualifiant de « fortuite » la
présence de membres de son groupe au sein des combats, c’est au tour de la CMA de publier un
communiqué tout aussi aberrant.
Dans un texte, publié le 9 avril, la CMA accuse ouvertement le détachement tchadien qui protégeait
le camp d’Aguelhok, d’actes de « barbarie envers la population ». Selon la CMA, les soldats tchadiens
auraient mené de violentes représailles suite à l’attaque terroriste qu’ils venaient de subir. Les
casques bleus auraient tué « des civils autochtones de la bourgade d’Aguelhok (…) au centre de
santé ».
Le communiqué précise que les militaires de la MINUSMA « ont investi, sans discernement, les
habitations, puis s’en est suivi arrestations arbitraires et tueries sauvages de plusieurs innocents »
sans toutefois préciser le nombre de victimes.
Les allégations contre les soldats de la paix sont gravissimes.La CMA doit apporter des preuves de
telles accusations. Pourtant cela ne fait que peu de doute que l’organisation tente uniquement de
détourner l’attention de son implication aux côtés du JNIM.
La CMA juge la population assez crédule, mais personne n’est dupe quant à ses collusions avec les
terroristes. L’ONU a demandé à ce qu’une enquête soit menée pour identifier les responsables de
cette attaque et il est certain que la CMA craint de se voir mêler à ce qui pourrait être qualifié de
crime de guerre.
Il est temps pour la coordination de cesser son double jeu et de couper tout lien avec les terroristes
si elle veut rester un acteur crédible du processus de paix.
Car « On a beau dissimuler ses excréments au fond de l’eau, ils remontent toujours à la surface ».
C’est précisément ce qui risque très vite d’arriver à la CMA.
Idrissa Khalou
@IKhalou